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Beaucoup de bruit pour combattre Al Qaida

Une nouvelle arme sonore développée à San Diego permet de faire fuir les soldats ennemis en leur cassant les oreilles. Le Pentagone et l’OTAN sont intéressés.

Imaginez votre réaction si l’on poussait à plus de 120 décibels le bruit d’une craie crissant sur un tableau noir? Insupportable n’est-ce pas? Tellement insupportable que le bruit suffirait à vous faire déguerpir.

C’est sur cette idée de sons intolérables pour l’oreille humaine qu’a travaillé American Technology, une entreprise de San Diego spécialisée dans la reproduction des sons, pour mettre au point son arme sonore.

Le «bazooka sonore», comme le baptise déjà la presse américaine, permettra de contenir des mouvements de foule ou de faire sortir des indésirables d’une cave, en Afghanistan ou ailleurs.

«Notre découverte intéresse le Pentagone, nous avons déjà effectué des présentations devant l’armée de terre, de l’air et à la marine», explique à Largeur.com le président d’American Technology, Terry Conrad. Son entreprise vient de passer contrat avec General Dynamics, un armurier sous contrat avec le Pentagone et ses alliés de l’OTAN.

Les armes non-létales, en particulier celles se fondant sur l’utilisation du son, intéressent depuis longtemps les armées. Leur principal problème vient du fait qu’elles importunent autant les troupes qui les utilisent que les unités ennemies. De nombreux soldats américains s’étaient plaints des nuisances phoniques provoquées par les sons balancés à plein tube lors de l’assaut de la résidence du président Manuel Noriega au Panama.

Et c’est là que la trouvaille d’American Technology fait toute la différence. «Nous avons mis au point une technologie, baptisée hypersonic sound, qui permet la transmission des sons de façon unidirectionnelle, explique Terry Conrad. Seule la personne visée entend le son émis.»

La technique se base sur l’énergie unidirectionnelle des ultrasons, au contraire des sons audibles par l’oreille humaine qui voyagent de façon multidirectionnelle. Terry Conrad explique que les ultrasons se dirigent comme le rayon d’une lampe de poche. Seuls le faisceau et son reflet contre un mur sont visibles. En utilisant cette propriété, AT a transformé des sons classiques en ultrasons pour pouvoir les diffuser en faisceau unidirectionnel.

Restait ensuite à trouver des sons suffisamment insupportables pour transformer le gadget en redoutable arme de guerre. Parmi les 50 sons répertoriés par des scientiques figurent les cris d’un bébé passés à l’envers. «La plupart de ces sons sont classifiés top secret, explique Terry Conrad. Il s’agit surtout de sons aigus.»

«Diffusés à près de 140 décibels (soit 20 de plus que ne peut supporter l’oreille humaine, ou l’équivalent d’un avion), ils font fuir la personne visée ou la mettent KO», poursuit Conrad.

Le 11 septembre a encore attisé les imaginations. Ce type de technologie pourrait être utilisée pour faire fuir les terroristes d’Al Qaida de leur cave, «ou pour contenir un terroriste dans un avion, ou encore maîtriser un ennemi depuis un navire qui n’a souvent d’autre choix que la mise en garde ou l’assaut», commente Conrad.

Le faisceau de sons ne traverse toutefois pas les murs. Un ennemi ne pourra dès lors être délogé d’une cache que si l’arme peut envoyer le son par une cavité ou une ouverture. Cette particularité constitue un avantage dans un avion par exemple, où une décharge sonore n’aurait aucun effet sur la carlingue.

S’il n’est pas trop disert sur l’utisation militaire de sa découverte, et notamment sur le prix que General Dynamics a consenti à payer, Conrad est plus bavard sur les applications commerciales de cette nouvelle transmission unidirectionnelle des sons.

Un vendeur de sodas serait sur le point de signer un contrat exclusif pour utiliser cette technologie dans des automates à boissons. L’idée: diffuser des messages publicitaires au client en face du distributeur et l’influencer ainsi dans son choix. Ou encore, AT imagine que les divers occupants d’un véhicule pourraient écouter la musique de leur choix sans gêner leurs voisins.

Enfin, l’industrie cinématographique semble particulièrement intéressée aux possibilités offertes par hypersonic sound pour donner l’illusion que les sons sortent directement de la bouche des acteurs. Terry Conrad est d’autant plus convaincu de sa réussite commerciale que l’appareil ne coûtera guère plus de 1’000 dollars dans sa version d’entrée de gamme.