LATITUDES

Pourquoi tant de frères et soeurs gagnent les compétitions

On pense à Venus et Serena, à Michael et Ralf, et à tous ces tandems qui s’illustrent dans le domaine sportif. Et on se demande: quel est le secret des fratries? Explications psy.

Vous avez remarqué? Depuis les sœurs Goitschel, qui se partageaient les médailles en ski alpin dans les années soixante, jusqu’aux sœurs Williams qui dominent aujourd’hui le tennis, l’histoire du sport de compétition abonde en exemples de frères et sœurs victorieux.

On peut se demander si c’est le fruit du hasard, ou si ces duos bien particuliers bénéficient de conditions favorables qui les prédisposent à ce genre de réussite.

Enumérons un peu. Michael et Ralf Schumacher en Formule 1, Paul et Martin Laciga en beach-volley, Daniel et Eliane Hugentobler en patinage artistique, Murat et Hakan Yakin en football, Stephanie et Deborah Stotz en football féminin, sans oublier Markus et Beat Zberg, Nicolas et Laurent Jalabert, Ricardo et Javier Otxoa, Pascal et François Simon en cyclisme.

Mais aussi Stève et Yves Ravussin en voile, Marat et Dinara Safin en tennis, Markus et Michael Gier en aviron, Lucas et Vincent Benacchio en snowboard, Gilles et Giacomo Coustellier en VTT Trial, Vincent et Jean-François Leys en ballon…

Tous ces noms constituent une liste bien peu exhaustive de frères et sœurs qui s’illustrent dans les compétitions sportives.

Lorsqu’on les interroge, les intéressés attribuent généralement une grande part de leur succès au réconfort éprouvé à ne pas se sentir seul dans un univers aussi dur et impitoyable que celui de la compétition. C’est notamment le cas des sœurs Williams et frères Girard ou Froidevaux, coureurs romands de cyclisme et VTT.

La plupart d’entre eux se sentent épaulés, éprouvent une forme de solidarité. «Etre ensemble nous rend fortes», déclare Venus Williams, paraphrasant Bossuet qui constatait déjà que «le frère aidé de son frère est comme une ville forte»…

A ce jour, curieusement, aucune étude n’a tenté de percer le secret de la réussite de ces tandems familiaux. Je me suis donc adressée à une psychothérapeute lausannoise pour mieux cerner le sujet. Anne Büchi-Bourquin n’est pas étonnée par le grand nombre de frères et sœurs s’illustrant dans le monde du sport.

«En systémique, explique-t-elle, on observe très fréquemment dans les familles des constellations de personnes qui font des choses très proches. On parle d’ailleurs d’un style familial.»

Si l’on conçoit sans peine que la famille puisse être à l’origine du stimulus initial, comment expliquer ces très nombreux parcours couronnés de succès? Anne Büchi-Bourquin les attribue à une émulation bien spécifique dont bénéficient les fratries. «L’envie et la jalousie, suivant comment elles s’articulent, constituent un moteur très puissant qui peut expliquer ces performances en compétition sportive. La vie familiale est d’ailleurs une compétition permanente et je déplore que l’on moralise trop souvent (avec des phrases comme «c’est pas beau d’être jaloux») les rivalités entre frères et soeurs.»

Les parents qui ne supportent pas les bagarres entre leurs enfants se doutent-ils qu’ils brisent peut-être ainsi des carrières sportives?

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A propos des liens fraternels, la lecture de «cialis online vipps» (Fayard) dispense de précieux conseils. Marcel Rufo y compare la fratrie à une maladie chronique, avec ses instants de complicité, ses bonheurs partagés, ses souvenirs communs, mais aussi ses moments de crise, ses rivalités et ses jalousies.

A peine sorti de presse, l’ouvrage du psychiatre français figure déjà parmi les meilleures ventes de la rentrée. Après la vogue des relations «mères-filles» qui a suscité de nombreux ouvrages, on pourrait bien assister à un intérêt tout particulier porté aux relations «frères-sœurs».

En Allemagne, une des valeurs sûres de la littérature germanophone, Keto von Waberer, vient de sortir «cialis wholesale» (Berlin-Verlag), une œuvre qui dissèque cette relation d’une intimité qui n’est pas choisie mais imposée.

Au cinéma, enfin, le film «Les diables» de Christophe Ruggia retrace le parcours, d’institutions diverses en familles d’accueil, d’un frère et une sœur nommés Joseph et Chloé. Une histoire d’amour fraternel très forte.