AT&T, IBM et Intel viennent de lancer une société commune afin de couvrir les Etats-Unis d’un réseau sans fil à haut débit. Une forme de reconnaissance pour cette technologie, imposée avant tout par les hackers.
Trois des grands de la technologie et des télécommunications, AT&T, IBM et Intel viennent de lancer Cometa Networks, une nouvelle société qui se propose de couvrir les États-Unis d’un réseau de communication sans fil à haut débit. Il s’agit d’une reconnaissance du succès d’une technologie imposée au départ par les hackers et les usagers de base. C’est aussi un coup de pouce d’une importance considérable pour la technologie WiFi qui permet d’accéder à l’internet par ondes radio dans un rayon d’à peu près 100 mètres autour de chaque point d’accès.
Officiellement lancée le jeudi 5 décembre, Cometa entend installer 20’000 antennes dans les principales zones urbaines américaines avant la fin 2004. Le service devrait commencer à fonctionner dès 2003. L’intention déclarée des fondateurs est que personne ne soit à plus de cinq minutes à pied d’un tel point d’accès dans le cœur des villes et à cinq minutes en voiture dans les «suburbs». C’est 10 fois plus que le réseau mis en place par T-Mobile, l’entreprise qui a doté tous les cafés de la compagnie Starbucks de points d’accès WiFi, elle-même deux fois plus importante que Boingo, fondée par le créateur de Earthlink et qui compte aujourd’hui près de 1000 points d’accès.
L’entreprise bénéficiera des installations (backbone auquel seront reliées les antennes) de AT&T pour construire son réseau et IBM se chargera de l’installation des points d’accès, mais elle n’a pas rendu public le coût de l’opération. Certains analystes l’ont estimé entre 10 et 40 millions de dollars. Quant au modèle économique, il est simple: pas de relations directes avec les usagers. Le communiqué officiel explique que «Cometa Networks fournira ses service aux compagnies de télécommunications, aux fournisseurs d’accès à l’internet, aux opérateurs de câble et aux prestataires de service sans fil qui pourront à leur tour offrir l’accès sans fil aux particuliers».
Cometa s’intéresse notamment aux hôtels, cafés, aéroports et autres lieux publics où un accès WiFi est de plus en plus considéré comme un service appréciable.
Le rôle d’Intel est différent. On estime à 3 millions (voire jusqu’à 16 millions selon la compagnie In-Stat/MDR) le nombre d’appareils équipés de la technologie Wifi. Ce qui reste relativement faible. Le saut qualitatif (et quantitatif) pourrait avoir lieu avec l’arrivée prochaine sur le marché d’un nouveau microprocesseur (provisoirement appelé Banias) qui inclura la capacité de gérer des connections sans fil.
La plupart des analystes font part de réserves quant aux chances de succès de Cometa Networks parce que le marché est déjà encombré de candidats plus petits mais surtout parce que la situation de crise économique fait douter de la disposition des consommateurs américains à se doter de nouveaux gadgets et de nouveaux services. Ce à quoi Rose Klimovich, vice-présidente de AT&T répond que la nouvelle compagnie offrira l’avantage «d’un service régulier et uniforme en une multitude d’endroits».
Cela résoudrait un des obstacles les plus désagréables auxquels se heurtent les utilisateurs de WiFi. Si elle offre en plus les conditions de sécurité qui font défaut à la plupart des installations, elle pourra alors intéresser sérieusement les entreprises.
