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A Davos, où la confiance ne règne pas

Dans la station grisonne, les organisateurs érigent des barricades, les commerçants se plaignent du Forum et le MacDo s’apprête à fermer ses portes. Qui a parlé de «building trust»?

Après un détour par New York l’an dernier, les «global leaders» retrouveront la station grisonne le 25 janvier. Cette fois-ci, les débats tourneront autour du thème «building trust», avec l’espoir de restaurer une confiance bien entamée par les scandales du type Enron qui ont émaillé l’année 2002.

«Building Trust»… Le slogan du World Economic Forum est d’emblée démenti par les préparatifs sécuritaires impressionnants déployés aux alentours du Centre des Congrès. On peut y mesurer la confiance à l’épaisseur des panneaux protecteurs de l’entrée principale…

Si on s’active au Centre de Congrès, c’est le calme plat à l’Ecole alpine, cette Schweizerische Alpine Mittelschule qui abritera les rencontres alternatives de l’cialis dosage doctor.

Il y a deux ans, le restaurant Mac Donald’s installé sur la «Promenade» — c’est le nom donné à la grand rue qui traverse toute la station — avait été la cible de projectiles divers. Cet établissement hautement symbolique restera-t-il ouvert le 25 janvier? Je pose la question à Christian, un membre du personnel, affairé à vider une poubelle.

Comme s’il s’agissait d’une évidence, il me répond: «Non. Il sera bien sûr fermé.» Fermeture ce jour-là uniquement ou durant tout le forum? «Durant tout le forum, je crois, mais il faut demander à mon chef.» En tendant bien l’oreille, j’entends Massimo, le chef, expliquer à son subordonné qu’il n’a pas à répondre à de telles questions. Qu’il doit prétendre ne rien savoir et qu’il ne peut pas me rencontrer.

Une centaine de mètres plus loin, la vitrine brisée d’une galerie ou d’un bar désaffecté attire mon attention. Renseignement pris, le méfait date d’une semaine. Ses auteurs n’ont pas laissé de signature, mais chacun ici s’accorde à l’attribuer aux «Gegner» (opposants).

Et les vitrines de la boutique buy cialis sydney qui vend les fameux sacs en bâche de camions, résisteront-elles à la manifestation prévue le 25 janvier? Thomas Elias, son gérant, n’a pas peur. «Nous avons de bonnes assurances. Mais je vois néanmoins d’un mauvais œil l’arrivée du WEF car cela crée des tensions très désagréables. On ne sait pas à quoi s’attendre. Faudra-t-il fermer quelques jours pour réparer les dégâts?»

Et du côté des affaires? «Les chefs de délégations ne viennent pas chez moi, mais les membres de leur staff sont d’excellents clients. Ils savent que notre marque est trendy. En revanche, je ne compte pas sur les achats des opposants: ils ne montent pas à Davos pour faire du shopping, mais pour nuire!»

L’hôtel Casanna se trouve à quelques pas du point névralgique qu’est le Centre des Congrès. Son directeur, Philippe Rusch, a connu l’époque où soufflait encore «l’esprit de Davos». Il parle avec nostalgie des «promenades d’Arafat, apparemment sans protection rapprochée, à proximité de l’Hôtel Seehof. Chaque chose a un terme. Les organisateurs auraient dû comprendre que ce Davos-là, c’est fini. On joue des prolongations dangereuses pour notre carte touristique. Mes clients n’apprécient pas de côtoyer des gens armés en se rendant sur les pistes de ski.»

Mais il n’est pas certain que Davos aura l’exclusivité des événements houleux suscités par la tenue du WEF. Lors d’une manifestation tenue il y a quelques jours à Berne, on pouvait lire sur une pancarte «Auf nach Davos …oder Gstaad.»

Des actions pourraient être menées à la frontière, du côté de Bâle, Chiasso et Genève, ainsi qu’à l’aéroport de Kloten. Faut-il y voir uniquement de l’intox à l’intention de la police, qui est ainsi amenée à se déployer sur l’ensemble du territoire suisse?

En 2001, les militants altermondialistes n’avaient pas pu rejoindre Davos, c’est à Zürich que la violence se déchaîna. Qu’en sera-t-il cette année?