- Largeur.com - https://largeur.com -

Guide pratique pour échapper aux festivals cet été

J’ai horreur des festivals. Tout m’agace dans ces manifestations en plein air où la culture est vendue en multipack aux estivants désoeuvrés.

C’est devenu le rituel des municipalités conformistes: la moindre bourgade se doit d’organiser son festival d’été, si possible international, censé réanimer la tradition culturelle locale, aspirer des touristes et déverser quelques hectolitres de bière tiède dans des gobelets de plastique fendu.

Qui s’intéresse vraiment au Festival de la viole de gambe, au Festival du mime celtique, au Festival de la pipe en terre cuite ou de la céramique d’Arcachon? Traitez-moi de snob, j’assume.

Les concerts de rock en plein jour… les «one-two-one-two» des techniciens de la sono pendant des heures… l’inévitable BB King… les coups de soleil sur la nuque… J’ai déjà donné.

La culture des festivals est par essence paresseuse. Les villes ne savent plus qu’inventer pour se donner des airs cultivés. De la danse contemporaine à la musique classique, chaque manifestation est dotée d’un nom prétentieux, si possible conjugué au féminin pluriel. Les Chorégies (d’Orange), les Polymusicales (de Bollène), les Estivalpes (d’Evian), les Floraisons (de Châteauneuf-du-Pape), les Francofolies (de La Rochelle), les Orientales (de Saint-Florent), les Déferlantes (de Capbreton), les Synodales (de Sens), les Atypiques (de Landon), Les Vidourlades (de Quissac)…

Je voulais partir en vacances en France cet été. Inutile de préciser que j’éviterai de passer par Quissac, Landon, Capbreton, La Rochelle, Evian, Bollène et Orange.

Le problème, c’est que je devrai aussi éviter Bordeaux, Mont-de-Marsan, Craponne-sur-Arzon, Monastier-sur-Gazelle et j’en passe. De la Bretagne à l’Acquitaine, les festivals sont partout.

On en trouve même à Tours (festival Choré-Graphique), à Pornichet (festival Renc’Arts) et bien sûr à Montmartin-sur-Mer, où les célèbres «Rencontres d’ici et d’ailleurs» ont été rebaptisés «Festival Chauffer dans la Noirceur». Ne me demandez pas ce que ça signifie. Je n’en peux plus.