Autopublication
«Vous pouvez écrire un article et le publier le lendemain, ou créer en deux jours un site web pour vendre des jouets. Mais pour une raison mystérieuse, cela prend deux ans pour éditer un livre», s’est étonné Andy Kessler un beau matin de janvier 2003.
Cet ancien trader de Wall Street avait décidé de raconter son expérience dans le temple de la finance mondiale. D’agent en agent, son manuscrit ne lui valait que des réponses fumeuses, évoquant des délais de deux ans pour une éventuelle parution. Faisant fi des discours habituels sur la publication à compte d’auteur, «pas de critiques, pas de vitrines, pas de respect», il a finalement sorti de sa poche les quelques milliers de dollars nécessaires pour faire imprimer son livre.
Avec ses exemplaires en dépôt-vente chez Amazon, et pour toute promotion une centaine d’e-mails à des connaissances, il finit par obtenir un article par ici, une interview par là. Incrédule, il a alors vu ses ventes décoller en quelques semaine.
Son récit ne saurait être plus clair: si votre plume vous démange et que vous avez un goût pour la mise en page et le marketing viral, autant tout faire vous-même. En attendant, Kessler a signé avec Harper Collins pour son prochain bouquin.
Réseaux sociaux
C’est la grande mode: les gourous d’internet ne jurent plus que par les «réseaux sociaux» (social networks), autrement dit par ces sites qui proposent aux internautes d’élargir leurs cercles d’amis.
Le confondateur de Yahoo, Tim Koogle, vient ainsi d’investir un million de dollars dans le pionnier Friendster.com. De son côté, Pierre Omidyar, fondateur de eBay, a investi plusieurs millions dans MeetUp.com.
Si le lancement discret de Orkut.com a fait figure d’événement la semaine dernière, c’est sans doute parce que ce site est né dans l’ombre du géant Google.
Le leader des moteurs de recherche demande en effet à tous ses ingénieurs de travailler un jour par semaine sur des projets personnels – dont il conserve toutefois les droits d’exploitation. En l’occurence, c’est un chercheur nommé Orkut Buyukkokten qui a développé ce réseau social qui vous propose d’améliorer votre vie sociale en la rendant plus stimulante.
Faut-il en conclure que Google cherche à se lancer à fond sur le marché des réseaux sociaux? Pas si sûr. La porte-parole de la compagnie insiste sur le fait que Orkut.com n’est pas un produit officiel Google.
Reste que d’autres projets lancés à titre personnel par des employés, comme l’extraordinaire service news.google.com, ont débuté de manière officieuse avant d’acquérir pleinement le statut de «produit Google».
Electric Café
L’hebdomadaire londonien The Economist retrace l’histoire des premiers cafés ouverts en Europe au XVIIème siècle, «lieux de tous les contacts, commerciaux aussi bien que littéraires ou politiques» dont l’influence sur la société offre d’étranges similitudes avec internet. D’abord réservés à une élite, ils sont progressivement devenus le symbole d’une liberté d’expression incontrôlable et parfois inquiétante.
Pour le prix d’une tasse de café, ils donnaient libre accès aux ragots, aux pamphlets et aux affaires les plus improbables. Alimenté par cet étrange breuvage, «antithèse de l’alcool, stimulant l’activité mentale au lieu d’embrouiller les sens», chacun pouvait trouver son enseigne, entre financiers ou activistes politiques, s’y informer et se faire des relations.
Une histoire qui s’entremêle à nouveau à l’heure où toujours plus de troquets, en Europe et aux Etats-Unis, proposent un accès à internet sans fil pour satisfaire une clientèle équipée d’ordinateurs portables, venue y chercher un connexion rapide au réseau, une ambiance agréable et une tasse de café.
Bagdad câblé
Le magazine californien Salon décrit une facette méconnue de l’Irak d’après Saddam: les cybercafés tout neufs de la capitale ne désemplissent pas grâce à une jeune génération qui vient y jouer des heures durant, en réseau ou en solo. Même lorsque les bombes, les vraies, pleuvaient sur sa ville, Zehad préférait jouer, tout comme des GI’s qui avaient apporté avec eux leurs consoles portables. Finie l’époque ou les Playstation s’échangeaient sous le manteau, passées en contrebande depuis la Jordanie: les PC dernier cri se vendent aujourd’hui pour 500 dollars à Bagdad, et Zehad en profite. A moins qu’une coupure de courant ne lui gâche momentanément sa partie.
Ce sont toujours les mêmes stéréotypes qui accablent les accros de jeux vidéos: on les présente systématiquement comme des adolescents boutonneux de sexe masculin. Alors que de plus en plus de femmes y prennent goût. Stevie Case, très charmante chroniqueuse des milieux high-tech branchés de la côté ouest, a décidé de corriger le cliché.
D’après un institut spécialisé, 43% des joueurs seraient des joueuses. Une tendance qui n’a pas échappé aux éditeurs, lesquels développent des jeux plus adaptés aux filles, cherchant à répéter l’énorme succès de Maxis avec «Les Sims». La tâche la plus ardue est encore de trouver des programmeuses pour les mettre au point. Mais au rythme où vont les choses, cela pourrait ne pas durer.