Mercredi 28 juillet, ils seront une dizaine à enfourcher leur vélo de montagne pour s’aventurer sur les contreforts de l’Himalaya. Ils devront pédaler sous un soleil d’acier, emprunter des sentiers retors et se contenter d’un oxygène raréfié pour participer à cette première édition de Bikalaya. Plus de 600 kilomètres de traversées et 10’870 mètres de dénivélation qui s’achèvent par le plus haut col du monde, le Kardung La, qui culmine à 5636 mètres d’altitude.

Cette expédition, parrainée par Largeur.com, pourra être suivie en direct sur le Net. Chaque jour, les internautes découvriront les images du périple saisies quelques heures plus tôt par André Hurter. Directeur général du Touring Club Suisse, ce cinglé de vélo s’est équipé d’un appareil photo numérique et d’un téléphone satellitaire pour faire partager les sensations de la course, dont il est à la fois organisateur et participant. Interview.
N’est-ce pas curieux, cette passion du vélo pour le directeur d’une association qui regroupe et défend avant tout des automobilistes?
André Hurter: Il y a 103 ans, le TCS a été fondé par une trentaine de cyclistes qui voulaient lutter contre la poussière sur les routes. Je reste donc parfaitement dans la tradition, même si le Touring se constitue aujourd’hui à 95% d’automobilistes!
Quel entraînement avez-vous suivi avant cette expédition?
Je pratique intensément le vélo depuis plusieurs dizaines d’années. J’ai réalisé plus de 50’000 mètres de dénivelée cette année, principalement dans les Alpes suisses. Le week-end dernier, par exemple, je suis monté aux Ruinettes puis à la Cabane Mont-Fort à vélo. J’ai aussi participé huit fois à la célèbre course Verbier-Grimentz et mon épouse Sylvie, qui m’accompagne dans ce périple indien, cinq fois.
Connaissez-vous les autres participants de Bikalaya?
Je les connais encore très mal. En tout, il y a deux femmes et huit hommes, dont le guide Ruedi Christen, qui a déjà effectué ce parcours. C’est en discutant avec lui que j’ai eu l’idée d’en faire un rendez-vous de sport extrême à plus grande échelle. Neuf autres personnes – médecin, cuisinier, etc. – nous suivent dans une Jeep pour l’assistance technique. Mais cela reste une expédition modeste, notamment pour des raisons financières. Je ne suis pas Bertrand Piccard…
Quels sont vos principales craintes pour cette aventure?
Chaque étape varie entre 40 et 80 kilomètres, sur des sentiers tout juste carrossables. Nous sommes conscients du fait que le manque d’oxygène créera des conditions particulièrement difficiles, notamment lors de l’escalade du dernier col, à plus de 5600 mètres. Nous n’avons pas d’expérience à de telles altitudes et nous ne savons pas bien comment nous allons les supporter. On n’est jamais à l’abri des ennuis de santé traditionnels dans ces contrées. Problèmes gastriques, ou problèmes techniques irréparables sur place, comme un pédalier qui casse…