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5 conseils pour foncer sur son «speed bike»

À mi-chemin entre un vélo et un deux-roues motorisé classique, les «speed bikes» ou «speed pedelecs» ont fait leur apparition sur le marché ces 15 dernières années. Dans les zones urbaines et périurbaines, ces vélos d’un nouveau genre viennent désormais concurrencer la voiture et le bus. Mais entre le prix d’achat, la puissance de la propulsion et les démarches administratives, la prise en main d’un speed pedelec demande quelques précautions et notions de base. Mathieu Gresy, directeur du magasin Ciclissimo de Roche (VD) et Gaétan Brutsche, fondateur d’Advancer Stores à Genève livrent quelques conseils pour une bonne prise en main et un entretien optimal. 

Privilégier l’autonomie de la batterie

Même si le choix du modèle dépend principalement du type d’utilisation, la batterie reste l’un des critères déterminants. «Il faut surtout vérifier la capacité de la batterie, exprimée en Watt-heure (Wh). Comme celle-ci perd de son efficacité au fil du temps, mieux vaut choisir un modèle offrant 30% à 40% d’autonomie supplémentaire par rapport à ses besoins réels. Cela évite de devoir recharger trop souvent ou de remplacer la batterie prématurément», indique Gaétan Brutsche. Sur un speed pedelec, l’importance de la batterie est d’autant plus grande que le moteur étant plus puissant, il est aussi nettement plus gourmand que celui d’un vélo à assistance électrique classique. «La position de conduite joue un rôle essentiel dans le confort», poursuit-il. «Les pendulaires privilégient souvent une assise droite car elle est plus confortable, tandis que d’autres optent pour une position plus sportive, mais aussi plus fatigante sur la durée.» Les composants périphériques, comme la selle, les suspensions ou le guidon, peuvent être adaptés si besoin. En revanche, c’est le cadre qui fixe la position de base et ce composant sera difficile, voire impossible, à modifier par la suite.

Trouver chaussure à son pied

Contrairement à leurs homologues bridés à 25 km/h, les speed pedelecs doivent être immatriculés auprès du Service des automobiles. Les vendeurs peuvent effectuer les démarches en amont. «Toutefois, la facture sera envoyée au client, pour des raisons légales», explique Mathieu Gresy. La personne qui circule avec ce vélo doit avoir au moins 16 ans (14 ans avec un permis M). En outre, une certaine expérience de circulation à vélo est recommandée avant de se lancer sur les routes fréquentées. «Ces vélos sont plus réactifs, plus rapides et plus lourds que les vélos classiques. Il faut apprendre à les manier, notamment en anticipant les distances de freinage, plus importantes», dit Mathieu Gresy. La prudence est de rigueur, donc. Pour Gaétan Brutsche, «le mieux est de commencer sur des routes calmes pour s’habituer à la vitesse, au freinage et aux réactions du moteur. Il existe aussi des formations dispensées par des associations en coopération avec la police. En général, les nouveaux utilisateurs trouvent leurs marques en quelques sorties seulement.»

Casque obligatoire et airbag recommandé

Côté sécurité, la loi oblige les cyclistes à porter un casque pour s’élancer sur ces engins propulsés à 45 km/h, qui sont eux-mêmes équipés de phares préinstallés assurant un minimum de visibilité. Les professionnels conseillent toutefois d’aller plus loin. «Pour une utilisation quotidienne, il est recommandé d’aller chercher un supplément de sécurité et de confort. La règle de base consiste à porter des couleurs vives. Pour aller plus loin, il existe aujourd’hui des casques avec visière et clignotants, et des airbags à porter autour du cou, conçus pour protéger le haut du corps en cas de chute», explique Mathieu Gresy. Le véhicule doit aussi être équipé contre les vols. Outre un cadenas fiable, il est conseillé d’installer un traceur GPS. «Certains modèles offrent cette option. Elle n’est pas très coûteuse et augmente considérablement les chances de retrouver son vélo en cas de vol. Sur les autres modèles, on peut aussi glisser un petit géolocaliseur de manière discrète.»

Passage régulier en atelier

Catégorisé en tant que véhicule motorisé, le speed pedelec doit impérativement être doté de composants homologués. Le rétroviseur gauche, le feu arrière relié au frein, le système de freinage hydraulique en font un concentré de technologie qui exclut dans la pratique l’entretien amateur. «On recommande au moins un service par an en atelier», dit Mathieu Gresy. L’usure des freins, de la chaîne et de la batterie sont les principaux facteurs à surveiller. «L’intervalle entre deux entretiens dépend beaucoup de l’usage et de la distance parcourue. En général, les speed pedelecs sont plus sollicités que les vélos classiques, car ils circulent plus vite et parcourent des distances plus importantes», note Gaétan Brutsche. «Sur la plupart des modèles, il est possible de programmer un rappel directement sur l’ordinateur de bord.»

Leasing ou occasion

Le prix du véhicule peut surprendre: entre 4’000 et 14’000 francs. «Pour une alternative à une deuxième voiture, la plupart des clients sont tout à fait prêts à dépenser des sommes importantes si la qualité du produit le justifie», dit Mathieu Gresy. Il existe des solutions de financement. «Les revendeurs offrent parfois des paiements échelonnés, voire un leasing.» Tout comme la plupart des vélocistes, Ciclissimo et Advancer Stores offrent plusieurs options de financement de ce type. Si le montant semble trop élevé, on peut évidemment se tourner vers un modèle de seconde main, qui sont proposés par la plupart des concessionnaires. La plupart des concessionnaires révisent les modèles avant de les mettre en vente. «Nous proposons des vélos d’occasion révisés en atelier, ce qui leur donne une seconde vie et permet d’offrir une alternative intéressante pour les clients qui cherchent un speed bike fiable à un prix attractif», résume Gaétan Brutsche.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève et dans le «24 heures».