KAPITAL

Jennifer Lopez talonne les Google boys

Au hit-parade des plus riches Américains de moins de 40 ans publié par le magazine Fortune, les entreprenautes sont rattrapés pas les stars. Classement commenté.

Il paraît déjà bien loin, le temps où la bulle spéculative transformait en millionnaire le moindre cyber-vendeur de hot-dogs. Mais il faut reconnaître que certains de ces entreprenautes s’en sont plutôt bien sortis. Parmi les plus riches Américains de moins de 40 ans recensés par le magazine Fortune, on trouve une bonne douzaine de millionnaires du Net.

Solidement installé à la première place pour la sixième année consécutive, Michael Dell (39 ans) approche de la limite d’âge. Le créateur de la marque informatique qui porte son nom affiche une fortune de quelque 18 milliards de dollars.

C’est moins que Bill Gates (l’homme le plus riche du monde, avec 46 milliards) mais c’est presque deux fois plus que Pierre Omidyar (37 ans), deuxième du classement avec 10 milliards; sa compagnie, eBay, premier site mondial de mise aux enchères virtuelles, s’est distinguée cette année par la flambée de ses titres alors que le marché restait désespérément neurasthénique. Une flambée qui a permis à Pierre Omidyar d’engranger 3 milliards supplémentaires.

Juste derrière arrive la jeune génération avec les Google boys. Les fondateurs du premier moteur de recherche au monde ont bénéficié de la bonne entrée en bourse de leur société. Avec leur 4 milliards de dollars chacun, Larry Page et Sergey Brin, 31 ans tous les deux, arrivent à la quatrième et la cinquième place du classement.

D’autres pionniers d’internet ont survécu à la bulle spéculative comme les co-fondateurs de Yahoo, Jerry Yang (35 ans, près de 3 milliards de dollars, sixième place) et David Filo (38 ans, 2,5 milliards, septième place). Voilà pour les poids lourds.

Les viennent-ensuite ne sont plus aussi riches mais détiennent quand même plusieurs centaines de milliers de dollars. Parmi eux, plusieurs retraités d’une trentaine d’années qui se consacrent aux loisirs, ainsi qu’à quelques bonnes causes. C’est de le cas des frères Sudhaka (30 ans, 137 millions, trentième place) et Sreekanth Ravi (37 ans, 131 millions, trente-cinquième place), ex-SonicWall, un géant de la sécurité sur internet.

Et puis voilà les stars. A cause du marasme boursier, plusieurs champions de la technologie ont dû céder leur place à des artistes, à des athlètes et… à des femmes. Jennifer Lopez (35 ans) fait une entrée remarquée à la dix-neuvième place du classement avec 255 millions de dollars. Une fortune qu’elle doit à sa ligne de confection et de parfumerie, ainsi qu’à une toute nouvelle collection de lingerie. Un magasin entièrement dédié aux produits J.Lo a ouvert ses portes à Moscou cet été. Côté cinéma, c’est moins glorieux. Son dernier film «Gigli», tourné aux côtés de Ben Affleck a fait un four.

C’est tout le contraire avec Julia Roberts (36 ans). Ses succès au cinéma lui ont rapporté plus de 200 millions. A la vingt-cinquième place, l’actrice la mieux payée de Hollywood a touché 25 millions de dollars pour son dernier film, «Closer», dirigé par Mike Nichols («Le lauréat», «Working Girl»).

Et puis, à la trente-huitième place, la pimpante Britney Spears (22 ans) a gagné 123 millions grâce à ses tournées marathons et de pulpeux contrats publicitaires avec Pepsi, Clairol ou encore Polaroid.

Moins connues sous nos latitudes mais encore plus riches que la chanteuse, les jumelles Ashley et Mary-Kate Olsen (18 ans) se partagent la trente-et-unième place avec 137 millions chacune. Les deux soeurs évoluent devant les caméras depuis qu’elles ont neuf mois.

Enfants, elles sont devenues des stars de l’Amérique blanche avec leurs séries télé, leurs films pour le marché vidéo, leurs disques, leurs lignes de vêtements et même, chez Mattel, des poupées à leur effigie. Leur empire commercial est estimé à un milliard de dollars…

Quelques fortunes africaines-américaines figurent au classement dans les registres du rap et du sport.

A la treizième place avec 315 millions, le rappeur Sean Combs (alias Puff Daddy ou P. Diddy, 34 ans) est à fois la producteur, auteur, chanteur, acteur et parrain d’une ligne de vêtements. Quant à Shawn Carter, plus connu sous le pseudonyme de Jay-Z (34 ans), il est classé seizième (286 millions) avec des affaires hip hop similaires, auxquelles s’ajoutent des lignes de vodka et de crèmes glacées.

Quant à Will Smith (35 ans), malgré ses blockbusters, il n’est que vingt-sixième, juste derrière Julia Roberts, avec à peine 188 millions de dollars.

A la quatorzième place avec 295 millions de dollars, le golfeur Tiger Woods (28 ans) apparaît comme le sportif le mieux payé du moment. Quant au basketteur Kevin Garnett, il arrive à la quarantième place avec 100 millions. Seul athlète blanc du classement, le tennisman André Agassi (34 ans) arrive à la vingt-septième place, avec 162 millions de dollars. Comme quoi le charisme peut remplacer avantageusement les victoires sur les courts…