LATITUDES

Avoir des jumeaux: un choix, une mode

Les naissances multiples n’ont jamais été aussi fréquentes. Par confort, certaines femmes qui recourent à la fécondation in vitro demandent à avoir deux enfants d’un coup.

De nombreuses femmes qui recourent à la procréation assistée demandent l’implantation de jumeaux. Dans certaines cliniques londoniennes spécialisées dans le traitement de la stérilité, elles représentent jusqu’à 10% de la clientèle. C’est ce que révélait le Times dans un article récent.

Pourquoi ces femmes demandent-elles à avoir deux enfants d’un coup? Certaines s’estiment trop âgées pour une nouvelle grossesse, d’autres avouent ouvertement vouloir minimiser l’interruption de leur carrière…

Mais attention, il y a des risques. Le centre Harley Street Fertility de Londres tente de dissuader les candidates à ce type de procréation multiple. La grossesse géméllaire peut entraîner des naissances prématurées et d’autres problèmes pour la mère et l’enfant.

En recourant à la fécondation in vitro, l’actrice Julia Roberts a multiplié ses chances d’avoir des jumeaux. Etait-ce volontaire? Elle a donné naissance à Hazel et Phinnaeus.

C’est une vraie tendance de l’époque: les nouveaux-nés issus d’un accouchement multiple atteignent une fréquence jamais encore enregistrée. Cette augmentation concerne les faux jumeaux, issus de la fécondation de deux ovules. Il faut savoir que la fréquence de faux jumeaux croît avec l’âge de la mère; son augmentation est donc partiellement liée à celle de l’âge moyen à l’accouchement.

Actuellement, les jeunes parents ont une chance sur 33 de donner naissance à de faux jumeaux, et une sur 250 seulement à de vrais jumeaux. Si la mère a plus de trente ans, ce taux s’élève à une sur 25 (et à une sur 20 si elle a plus de 35 ans).

Curieusement, l’appartenance raciale joue aussi un rôle, avec des Hispaniques et des Asiatiques peu féconds en jumeaux, contrairement aux Africains.

Cette montée récente des naissances multiples est due pour les deux tiers aux traitements de la stérilité qui entraînent des ovulations multiples, et donc des naissances de faux jumeaux. Un résultat qui, malgré les risques, semble motiver des couples désireux de faire l’économie de grossesses successives.

L’an dernier, des milliers de Chinoises n’ont pas hésité à courir de tels risques: les naissances de jumeaux ont doublé dans certains hôpitaux. Des Chinoises en mesure de procréer sans problème, mais souhaitant avoir plusieurs enfants, utilisent ainsi des traitement médicamenteux réservés aux femmes connaissant des problèmes de stérilité.

Aucune sanction n’avait été prévue pour ces cas lorsque la politique démographique de la Chine avait été instaurée en 1979 (un enfant par famille). A l’époque, les médicaments de la fertilité ne se profilaient pas encore.

Alors que les autorités politiques sont en train d’étudier les mesures à prendre, le ministre chinois de la santé vient d’interdire aux médecins de prescrire ces médicaments à des femmes non-stériles. Quant aux médias, ils diffusent les témoignages de mères ayant fait des expériences dramatiques en tentant de déjouer la loi de l’enfant unique.

Arthur Dewey, qui dirige le Bureau de la population, des réfugiés et de la migration du Département d’Etat américain, s’est déplacé en Chine pour y voir de plus près.

Le 14 décembre dernier, il cialis generic mastercard que «le harcèlement par les autorités, des femmes dont les grossesses n’étaient pas autorisées» constitue «un programme d’avortement forcé, car les femmes n’ont pas l’argent nécessaire pour payer les frais de dédommagement social imposés aux parents qui ont des enfants supplémentaires et, par conséquent, elles se font avorter.»

La génération 2004 des jumeaux chinois ne se répétera vraisemblablement pas. Mais en Occident, les poussettes à deux places semblent avoir de beaux jours devant elles.