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La politique du Body Mass Index

Au XIXe siècle, le savant Adolphe Quetelet n’imaginait pas que son index deviendrait une référence dans la santé publique. Dis-moi quel est ton BMI et je calculerai ta prime d’assurance — ou si tu peux participer à un défilé de mode.

Adolphe Quetelet a acquis une renommée internationale en généralisant l’emploi des statistiques aux phénomènes humains. Le premier bureau statistique du monde, créé en 1841, c’est lui.

Cinq ans plus tard, le premier recensement à caractère scientifique concrétisé en Belgique, c’est encore lui. Le monde scientifique l’honorera en lui dédiant un astéroïde sur la face cachée de la Lune!

Sur notre planète, Quetelet a été un pionnier en appliquant les lois des probabilités aux données biométriques (poids, taille, périmètre thoracique) de milliers de soldats français et écossais. Il a constaté que ces données oscillaient autour de valeurs moyennes et que celles-ci tendent à être constantes. Il a mis le nez sur une distribution qui sera nommée plus tard «normale». Les étudiants des branches scientifiques la connaissent bien. L’anthropométrie et la biostatistique étaient nées.

Il créera même la notion «d’homme moyen» (Karl Marx en avait pris connaissance avec intérêt, dit-on). Un individu dont les caractéristiques physiologiques sont chacune égale à la moyenne des caractéristiques physiologiques des autres individus de la population. Quetelet mit ainsi au point un indice permettant d’évaluer le «poids idéal», un outil utilisé depuis dans la pratique des nutritionnistes et des épidémiologistes: l’indice de Quetelet ou Body Mass Index (BMI) ou encore Indice de masse corporelle (IMC).

Les assurances vie réservent depuis longtemps au BMI un rôle important dans leurs évaluations du risque alors que la plupart de leurs clients n’en connaissent même pas l’existence. C’est aujourd’hui au tour des assurances maladie de s’intéresser, elles aussi, à cet indice. Dans un système du «bonus/malus», le BMI pourrait valoir des primes plus élevées à ceux qui dépassent certaines limites. Le projet est dans l’air.

Mais comment obtenir cet indice (BMI)? On divise le poids (kg) par la taille (m) au carré. Pour ceux qui n’aiment pas le calcul, quantité de sites se chargent de le faire.

Supposons une femme de 1,55m qui pèse 59 kg, ce qui lui fait un BMI de 59/ (1,55×1,55)= 24,55.

Que penser de ce résultat?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini la maigreur, le poids normal, le surpoids et l’obésité en se référant précisément au BMI. Les critères retenus sont les suivants:

Maigreur (BMI inférieur à 18,5), poids normal (18,5 à 25), surpoids (26 à 30), obésité (supérieur à 30).

Ces valeurs conviennent pour des adultes de 18 à 65 ans. Les enfants, les personnes âgées et les sportifs à très grand gabarit sont à traiter selon d’autres critères.

La semaine dernière, c’est le gouvernement de Madrid qui imposait un BMI de 18 aux mannequins qui défileront au grand rendez-vous de la mode qu’est la Pasarela Cibeles. Entre 30 et 40% des top modèles ayant participé à la dernière édition seront exclues.

Dans un communiqué, les organisateurs expliquent qu’ils désirent présenter une image de beauté et de santé et non inciter les adolescentes à l’anorexie à travers les mannequins qui défileront du 18 au 22 septembre prochain.

L’hiver dernier, une émission de TV allemande avait créé un mini scandale en expulsant Irina, un top modèle jugé trop enveloppé alors que la jeune fille pesait 52 kilos pour 176 centimètre, soit un BMI tadalafil street value à 18.

La nature a horreur des extrêmes. Etre trop gros expose à un risque accru de mort cardiaque ou de diabète; la maigreur extrême s’accompagne aussi d’une morbidité excessive. Rien d’étonnant à ce que la société lance des campagnes anti-obésité et empêche les top aux os saillants de défiler.