Il faut connaître les pellets. Ces granulés de bois, très calorifiques, ne coûtent pas plus cher que les combustibles traditionnels. Surtout, ils sont climatiquement neutres.
«Le chauffage à granulés de bois est celui qui émet le moins de gaz à effet de serre, car la combustion rejette uniquement le CO2 qui avait préalablement été accumulé dans le bois», explique Pierrette Rey, porte-parole de WWF Suisse, qui vient de publier une étude comparative sur la question.
L’excellente performance environnementale des petits cylindres de sciure compressés, nommés pellets, s’ajoute à leur très haute valeur calorifique (près de 5 kilowatt par kilo).
Autre argument imparable: leur prix, pas forcément plus cher que les combustibles traditionnels. D’autant que la nouvelle taxe CO2 entrée en vigueur cette année majore le litre de mazout de 3 centimes environ, et risque de doubler en 2010, voire de tripler en 2012.
Pour le moment, le kilowattheure de pellets coûte environ 20% de moins que celui du mazout. «Si le prix des pellets a considérablement augmenté durant l’hiver 2006 en raison d’une forte demande, il devrait maintenant se stabiliser», commente Alain Bromm, responsable du bureau romand d’Energie-bois Suisse.
Quant à l’investissement de base, il implique un surcoût de 8’000 à 12’000 francs par rapport au chauffage à mazout, et devrait être amorti en quelques années. Bon à savoir: la majeure partie des cantons soutiennent ce type d’installations à l’aide de subventions et presque tous accordent des allègements fiscaux lors d’une rénovation de chaufferie. De plus, il est possible dans certains cas de transformer une citerne à mazout en silo à granulés.
Une crainte existe cependant concernant la suffisance de l’offre de pellets sur le marché. Pendant l’hiver 2005-2006, les livraisons ont posé quelques soucis. «Cette situation ne devrait plus se reproduire, car cet hiver-là avait vu une conjonction malheureuse de différents facteurs, indique Alain Bromm. Cela dit, nous conseillons aux gens de remplir leur silo l’été, car tout comme avec le mazout, une très forte demande durant l’hiver peut entraîner de légers retards dans la livraison, voir des livraisons partielles.»
De nombreuses usines sont en train de se lancer dans la production de granulés, et l’offre disponible devrait considérablement augmenter dès fin 2008. «En Suisse, tout le potentiel du bois-énergie est encore loin d’être utilisé, car nous consommons approximativement la moitié de la capacité de repousse de la forêt, dit Alain Bromm. Le chauffage au bois représente actuellement environ 7% de toutes les énergies de chauffage, il pourrait facilement être doublé en utilisant les intérêts du capital forestier, voire triplé si une politique plus dynamique pour l’isolation des bâtiments était mise en place.»
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Une version de cet article est parue dans le magazine L’Hebdo.
