Le chantier de Sarnico, en Lombardie, réalise les plus beaux bateaux à moteur du monde. Une histoire prestigieuse, un style inégalé qui ne s’est jamais démodé.
Si Brigitte Bardot, Richard Burton ou Aristote Onassis n’ont pas pu résister au charme des bateaux Riva, c’est qu’ils incarnent à eux seuls le mythe de la dolce vita. Riva, un nom qui évoque la lagune de Venise, le lac de Côme ou la Riviera… bien avant que le tourisme de masse ne viennent les envahir.
La marque italienne a bâti sa réputation sur un design et une finition d’exception, reconnaissables au premier coup d’œil. Acajou verni, chrome et cuir: ces embarcations symbolisent le luxe et l’excellence.
Et quand bien même Riva ne produit plus de bateaux en bois depuis une dizaine d’années, les inconditionnels du modèle original n’en démordent pas: «La technologie et la méthode de construction utilisées sont inégalables: mon moteur a 32 ans et il démarre toujours au quart de tour», assure Marc-Daniel Wachtl, président de la Riva Swiss Society à Genève.
Les origines de la marque italienne remontent à 1842, lorsque Pietro Riva part du lac de Côme à destination de Sarnico, sur le lac d’Iseo, pour réparer quelques bateaux endommagés lors d’une tempête. C’est là qu’il commence à construire des bateaux comme personne ne l’avait fait auparavant. Il monte des moteurs à explosion sur ses canots, une innovation radicale pour cette fin du XIXe siècle.
Les bateaux rapides s’imposeront ensuite en 1920 avec Serafino Riva. Dans les années 1950, sous la direction de Carlo Riva, la marque s’affirme dans le monde entier et devient l’emblème des célébrités.
En 1969, le petit-fils de Pietro Riva cède ses chantiers et l’entreprise entre dans l’orbite de Rolls Royce. Aujourd’hui, la prestigieuse marque fait partie du groupe Ferretti, chef de file mondial du secteur des bateaux de plaisance et de luxe. Le groupe Riva représente une valeur de production qui frôle le milliard d’euros et possède des centres de constructions à Sarnico, La Spezia et Ancône.
La transmission du savoir-faire reste le credo de ces chantiers où l’on travaille de père en fils et dont l’enceinte abritera bientôt un petit musée. Alors que les canots en acajou ont façonné la légende Riva dans les années 50, le constructeur italien a produit les sept derniers modèles en 1997 «en raison des coûts de production, qui étaient devenus trop élevés», estime Marc-Daniel Wachtl.
Actuellement, la marque ne fabrique plus de canots de petite taille. Sa gamme se décline sur de plus grandes unités. Le premier modèle habitable est le Rivarama, 13,4 mètres de luxe flottant (prix: 1,5 millions de francs). Le plus grand, l’Athena, va jusqu’à 35 mètres (20 millions de francs). Très convoités, ces yachts sont destinés à une clientèle cosmopolite provenant principalement d’Europe et d’Amérique, mais ils commencent également à séduire les acheteurs orientaux. Preuve de ce succès, la présence de Riva au salon de Shanghai, pour la première fois cette année.
Mais de tels bateaux se méritent: deux ans peuvent s’écouler entre la commande et la livraison. Seules 90 unités, jamais davantage, sortent chaque année du chantier. Rares, recherchés et chers, les Riva, devenus des objets cultes, perdent cependant très peu de leur valeur avec le temps.
C’est encore plus vrai des mythiques modèles en acajou. «L’acquisition d’un tel canot reste une douce folie. Il faut être passionné, estime Marc-Daniel Wachtl. C’est un bateau confortable et puissant qui comporte beaucoup de surface, mais le bois verni est très délicat. Cela complique les manœuvres d’amarrage et exige un certain nombre de précautions.» Pour cette raison, un propriétaire de Riva possède toujours un ou plusieurs autres bateaux et ne sort son Riva qu’à certaines occasions…
Le président de la Riva Swiss Society aime organiser des évènements permettant aux propriétaires de ces joyaux flottant de se réunir sur l’eau. «Nous avons en commun le goût pour les belles choses. Voir ces bateaux naviguer côte à côte reste un spectacle magnifique.»
