cheap tadalafil 40 mg

Comment survivre à un accident aérien? Réponses concrètes

Le hasard seul ne détermine pas la liste des survivants et des victimes lors d’une catastrophe. Certains d’entre nous sont prédisposés à y laisser leur peau, d’autres à survivre.

Fini mon détachement à l’heure de la démonstration par l’hôtesse de l’air des consignes de sécurité. Désormais, c’est après avoir repéré la porte d’évacuation la plus proche, établi mon scénario de sauvetage en cas de feu dans l’avion, d’amerrissage ou de tout autre problème que je m’autoriserai à me plonger dans un roman.

La lecture de «The Survivors Club» m’a convaincue qu’en cas de catastrophe, le hasard seul ne déterminait pas la liste des survivants et des victimes.

«Pourquoi certaines personnes meurent alors que d’autres survivent? J’ai découvert que lorsqu’il s’agit de survie, il y a certes un tas de choses qui ne peuvent pas être contrôlées mais aussi, étonnamment, bien d’autres qui peuvent l’être», lit-on dans l’ouvrage de Ben Sherwood qui passe en revue une longue liste de catastrophes et de faits divers ayant occasionné des décès et laissé des survivants.

Les travaux menés par John Leach de l’université de Lancaster, une des références en matière de psychologie de la survie, permettent de repérer quelles sont les mécanismes mis en oeuvre dans de telles circonstances.

En 1988, très exactement 193 des 539 personnes à bord du ferry qui chavira à la sortie du port belge de Zeebrugge sont mortes. Or, les eaux étaient calmes et les secours sont intervenus dans un très bref délai. Ce drame a déconcerté le chercheur. Pourquoi tant de pertes humaines alors que bien des personnes auraient logiquement pu s’en sortir?

Certaines d’entre elles étaient prédisposées à couler, estime Leach, qui ne voit là rien de magique ou de métaphysique, mais l’impute à un dysfonctionnement du cerveau qui ne prend plus les bonnes décisions.

On ne fera pas à l’auteur de ces écrits le reproche de ne pas être assez proche de son sujet. En effet, le 18 novembre 1987, John Leach se trouvait dans la station de métro londonienne de King’s Cross envahie par une épaisse fumée qui a fait 31 victimes. Il a eu alors tout loisir de tester ses propres réactions et d’observer celles des autres.

Presque sans réfléchir, il s’est précipité vers un escalier lui permettant de rejoindre la surface alors que des passagers poursuivaient leur parcours habituel et empruntaient des escaliers les dirigeant directement dans les flammes. Il a donné un nom à ce comportement: le syndrome de la réponse incrédule. Les gens ne croient pas ce qu’ils voient, ce qui les conduit à sous-estimer grandement le danger. On parle aussi d’analysis paralysis.

La thèse de Leach: «Le déni et l’inactivité préparent les personnes à leur rôle de futures victimes. Dans toutes les situations d’urgence, il y a trois catégories. Les survivants qui prennent en main la situation et s’en sortent. Il y a ceux qui n’ont aucune chance de s’en sortir et meurent immédiatement. Il y a enfin les victimes qui auraient pu survivre mais périssent néanmoins faute de réactions adéquates. Selon «The European Transport Safety Council», dans les crash survenus à l’échelle mondiale, on estime à 40% cette dernière catégorie.»

En interviewant des survivants, Leach et son équipe ont formulé la théorie du 10-80-10. C’est le fonctionnement de notre cortex préfrontal qui déterminerait notre appartenance à l’une ou l’autre catégorie.

10% des personnes agissent de manière relativement calme et rationnelle lors de situations de danger extrême. Elles établissent des priorités, élaborent des plans. Les psychologues parlent alors de «splitting». Si 10% perdent la tête, 80% se muent en statues, attendent des instructions, on parle de panique négative. Les parachutistes qui n’ouvrent pas leur parachute en seraient victimes.

Comment sortir de cet état de paralysie? Se relaxer, respirer, se rappeler l’endroit où l’on se trouve, se cramponner à la vie.

Sans attendre d’être confronté à une situation dramatique, on peut connaître son Survivor IQ grâce à un test. Alors? Victime ou survivant?