TECHNOPHILE

Téléphoner sans être espionné

L’entreprise genevoise Adeya protège les téléphones mobiles contre les risques d’espionnage. Elle compte déjà plusieurs milliers de clients. Portrait.

«Un smartphone ressemble aujourd’hui davantage à un ordinateur qu’à un simple téléphone, explique Cédric Renouard, l’un des deux fondateurs d’cialis australia brisbane. On trouve facilement sur internet des dispositifs qui permettent d’espionner des téléphones portables, sans parler des virus informatiques qui s’attaquent aujourd’hui aux mobiles.» Le premier niveau de protection d’Adeya consiste en un simple Firewall pour se protéger contre des chevaux de Troie et autres spywares.

Mais le véritable danger est de voir ses communications téléphoniques ainsi que les SMS et e-mails envoyés par son mobile tomber dans l’oreille indiscrète d’un espion industriel, d’un gouvernement ou d’un paparazzi.

Pour encrypter ses transmissions, pas besoin de changer de mobile: il suffit de télécharger un programme et de payer son abonnement, qui va d’une dizaine à une centaine de francs par mois. Orientée vers les clients d’affaires, Adeya a d’abord développé des produits pour les plateformes Nokia, Windows Mobile et Blackberry — les utilisateurs d’iPhone devront attendre jusqu’à la fin de l’année.

L’entreprise propose même un encryptage réputé absolument inviolable, basé sur un «masque jetable», c’est-à-dire un code utilisé une seule fois avant d’être éliminé. Pour créer ce code, elle s’est tournée vers autre startup genevoise, id Quantique, qui lui a vendu des générateurs de nombre aléatoires quantiques.

«La Suisse est l’un des seuls pays qui autorise la création de techniques de chiffrage vraiment puissantes sans exiger de «backdoor», c’est-à-dire une porte d’entrée utilisable par le gouvernement pour déchiffrer les messages. Mais nous devons de toutes façons respecter la législation des autres pays. Par exemple, nous ne pouvons pas vendre à des opérateurs téléphoniques américains un central absolument inviolable, car les autorités exigent de pouvoir accéder aux données. Elles doivent alors se déplacer physiquement jusqu’au central — et montrer qu’elles possèdent un mandat. La cryptographie est une technologie sensible, que nous ne mettons pas à disposition de n’importe quel pays.»

A 29 ans, Cédric Renouard multiplie les créations de start-up. En 2006, l’ancien ingénieur télécom de l’EPFL avait co-fondé Iris, qui vend des systèmes pour sécuriser les connexions internet de PME. Fondée en 2002, sa première compagnie de sécurité informatique, Ilion Security, a été revendue en 2008 au groupe français Lexsi.

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Une version de cet article est parue dans le magazine Reflex.