KAPITAL

Vingt ans après la création du Web à Genève…

Vingt ans après, les pionniers de la nouvelle économie ont déchanté. Seule une poignée de start-up sont devenues des success stories. Portraits.

«C’était une période complètement folle.» Lorsqu’il évoque les espoirs suscités par la révolution Internet dans le monde de l’entrepreneuriat, Jean-Luc Mossier, ex-directeur du Parc scientifique d’Ecublens (PSE), ne dissimule pas sa nostalgie: «Nous pensions tous que le monde allait changer dans les six mois grâce au Web. Des dizaines d’entreprises ont été créées, poussées par des investisseurs qui ne comptaient pas leurs sous. Et puis tout s’est arrêté en octobre 2000. En un mois, les sociétés de capital-risque ont fermé le robinet.»

Retour en arrière. Entre 1989 et 1990, Tim Berners-Lee développe, dans les bureaux du CERN à Genève, les trois piliers du Web actuel: les adresses Web (ou URL en langage technique), le langage hypertexte (html) et le protocole de transfert (http). En 1994, il quitte les bords du Léman pour rejoindre le Massachusetts Institute of Technology (MIT), où il crée le World Wide Web Consortium (W3C) pour développer cette nouvelle technologie. Et le résultat ne se fait pas attendre. Dès le milieu des années 1990, des start-up se créent en Californie, puis partout dans le monde, afin de profiter du potentiel offert par ce nouveau média.

«Devant nos yeux est apparue une nouvelle économie, raconte Jean-Luc Mossier. Les entrepreneurs autant que les financiers ne voulaient pas rater ce train. Il fallait y être. Des boîtes, dont le seul projet était de vendre des cravates sur Internet, levaient 15 millions, parce que, en dessous de 10 millions, personne ne vous prenait au sérieux! La plupart étaient revendues au prix fort avant même d’avoir prouvé qu’elles pouvaient être rentables.»

«C’était une période incroyable, renchérit Rémi Walbaum, l’un des fondateurs du supermarché en ligne LeShop.ch. Il suffisait de dire le mot magique «Internet» pour lever des fonds. Les sommes investies n’étaient absolument pas proportionnelles à la rentabilité potentielle des entreprises.»

L’histoire de TheGlobe.com est emblématique de l’époque. En 1994, le Vaudois Stephan Paternot et son ami Todd Krizelman, tous deux étudiants à l’Université de Cornell aux Etats-Unis, lancent l’un des premiers réseaux sociaux en ligne au monde: TheGlobe.com. A peine âgés de 20 ans, les deux compères font le tour des financiers afin de trouver des fonds. Et ils touchent le gros lot: plus de 20 millions de dollars levés en 1997. «Je ne comprends pas très bien ce qu’ils font, mais j’ai envie qu’ils réussissent», avouait à l’époque David Duffield, l’un des financiers qui a investi dans TheGlobe.

Et il n’est pas le seul: en novembre 1998, TheGlobe réussit la plus belle introduction en Bourse du Nasdaq, avec une hausse de 600% en un jour. L’entreprise est alors valorisée à plus d’un milliard de dollars! La chute n’en sera que plus brutale. Dès 1999, TheGlobe perd toute sa valeur avant de disparaître. Ironie du sort, les réseaux sociaux renaîtront avec succès quelques années plus tard à l’image de Facebook.

«Il régnait à cette époque une atmosphère un peu naïve, souligne Jean-Pierre Rosat, fondateur de nombreuses entreprises (voir encadré). Les gens pensaient qu’ils allaient changer le monde grâce à Internet. Et l’argent coulait à flots.» Pour profiter de la Nouvelle Economie, l’EPFL crée en 1993 le PSE sur le modèle des incubateurs américains. Objectif: aider le démarrage de start-up qui profiteront des innovations développées à l’EPFL.

Après des débuts difficiles, le parc scientifique accueille vite une trentaine de start-up. «Notre modèle était la Californie, où les succès de sociétés actives dans la Nouvelle Economie se multipliaient, raconte Jean-Luc Mossier. Assez vite les investisseurs se sont intéressés à ce que nous faisions. Ils avaient beaucoup d’argent à placer et le Parc s’est retrouvé bondé dès 1999.»

Parmi les entreprises lancées au PSE dans les années d’euphorie, plusieurs connaîtront un destin éphémère. Parmi elles, R&ED, une start-up développant le transfert de données entre entreprises via Internet, lancée en 1996 (voir ci-dessous). «A l’époque, notre technologie était très novatrice, se souvient Jean-Christophe Leroy, le fondateur. Nous avons levé 250 000 francs au début, puis 1,5 million en 1999. Trouver des bailleurs de fonds n’était pas difficile.» Au sommet de son développement, R&ED emploie une trentaine de personnes. «Seulement, au moment de l’éclatement de la bulle Internet, nos investisseurs nous ont lâchés et nous avons dû déposer le bilan.» Oqibo (services de gestion de fortune en ligne) ou encore EUlux (vente au consommateur) — deux dotcoms du PSE — connaîtront un destin similaire.

Des échecs qui n’émeuvent pas Jean-Luc Mossier: «Il ne faut pas regarder ces dépôts de bilan uniquement sous l’angle financier. Bien sûr, beaucoup d’argent a été perdu, mais les investissements ne se font pas que dans les sociétés. Ils se font aussi dans la tête des gens. Beaucoup d’entrepreneurs ont rebondi après un ou plusieurs échecs en créant de nouvelles start-up ou en s’investissant dans d’autres entreprises. C’est finalement un bon investissement pour la région.»

Un avis partagé par Rémi Walbaum dont l’une des sociétés, Axe Communication, n’a pas survécu à l’éclatement de la bulle: «Mes échecs m’ont beaucoup appris, estime l’entrepreneur. Lorsqu’un patron prend une gamelle, il gagne en lucidité.» Un précepte qu’il transmet aux jeunes lors des cours d’entrepreneuriat qu’il donne à l’Ecole hôtelière de Lausanne. «J’ai un plaisir fou à enseigner ce que j’ai — parfois durement — appris.»

Par ailleurs, si les entreprises meurent, les technologies demeurent. Malgré la liquidation de la biotech 2C3D, la méthode prometteuse de l’entreprise, un système de guidage pour les opérations chirurgicales, continue d’être développée au sein des laboratoires de l’EPFL. Une autre start-up pourrait être créée pour commercialiser le produit.

Trop tôt. Autre faillite de taille, celle de Singularis, active dans la télévision interactive, arrivée trop tôt sur un marché en devenir. Trop tôt: voilà l’une des raisons qui a conduit nombre de start-up au dépôt de bilan. En 1997, LeShop.ch, le premier Web supermarché suisse, voit le jour. A cette époque, Google n’en est qu’à ses débuts et seulement 7% de la population suisse utilise Internet.

«Le démarrage de LeShop était vraiment quelque chose de fort. Nous avions beaucoup d’illusions, se souvient Rémi Walbaum, cofondateur de l’entreprise, aux côtés d’Alain Nicod, Christian Wanner et Jesús Martin Garcia. Mais c’était trop tôt. Nous avions construit un énorme supermarché, auquel les clients ne pouvaient pas accéder. Ils ne connaissaient pas la route pour y arriver. En d’autres termes, les gens n’étaient pas encore prêts à faire leurs courses en ligne. Chaque année, nous repoussions d’un an notre objectif de rentabilité et les investisseurs suivaient. Et puis, la bulle a éclaté. D’un coup, il a fallu que nos revenus proviennent de nos clients et non plus des investisseurs.» Une transition difficile: LeShop frôle la mort en décembre 2002. Aujourd’hui, l’épicerie en ligne rachetée par la coopérative Migros est considérée comme l’un des plus gros succès helvétiques de la Net économie. Alors que son chiffre d’affaires ne dépassait pas 4 millions de francs en 1999, il atteint 132 millions en 2009, loin devant Coop@home, son concurrent numéro 1, qui a réalisé des ventes de 67 millions la même année. Pour 2010, Dominique Locher, directeur marketing et ventes chez LeShop.ch, prévoit que les revenus de l’entreprise atteindront 150 millions de francs.

«Généralement, les entreprises qui possédaient un contenu technologique fort ont survécu lors de l’éclatement de la bulle, explique Jean-Luc Mossier. Pendant quelques années, elles ont réduit la voile, ont changé d’activité, avant de reprendre leur envol. Au PSE, les ingénieurs ont particulièrement bien réussi cette transition.»

Ainsi, l’histoire du parc scientifique de l’EPFL héberge également quelques success stories qui alimentent la mythologie de l’entrepreneur devenu millionnaire en quelques années. Parmi elles, de nombreuses biotechs qui ont profité comme les dotcoms de l’euphorie des marchés pour les valeurs technologiques. C’est le cas d’Endoart. Cette société, créée par le professeur Nikos Stergiopulos et Christian Imbert, a développé un anneau gastrique télécommandable destiné aux personnes obèses. Jackpot en 2007: la jeune pousse est rachetée pour 120 millions de francs par le groupe américain Allergan. Cytion, une autre biotech du PSE, a été vendue 26 millions de francs à la firme américaine Molecular Devices en 2001, seulement un an après sa création (voir encadré). Enfin Xoliox, une start-up spécialisée dans les nanotechnologies, a été cédée pour 4 millions d’euros dont une partie en actions, à la société irlandaise Ntera.

Aujourd’hui, pour les nouvelles start-up les lancements s’avèrent plus difficiles. Trouver des financements est devenu un casse-tête et les investisseurs ont durci les règles. Plus question pour eux de se lancer à l’aveugle sans savoir quand l’entreprise deviendra rentable. «Il y a un avant et un après 2000, constate Jean-Luc Mossier. Nous sommes revenus à une vision plus industrielle de l’entreprise.»

Juste avant l’éclatement de la bulle, l’ancien directeur du PSE projetait de lancer Silentsoft, une dotcom. «Nos plans étaient complètement délirants, sourit-il aujourd’hui. Nous voulions lever 15 millions de francs, afin de connecter toutes les machines industrielles à Internet. Un objectif totalement démesuré pour la petite structure que nous étions.» Las. Juste avant la création de l’entreprise, la bulle éclate. «Nous avons dû revoir tous nos plans, devenir plus modestes, raconte Jean-Luc Mossier. Plutôt que de rêver à connecter toutes les machines au Net, nous avons réfléchi à comment gagner de l’argent en proposant des solutions de télémétrie concrètes aux secteurs de l’immobilier et de l’énergie.»

Finalement Silentsoft lève 3 millions de francs en 2001 en lieu et place des 15 millions projetés avant la crise.

Frileux. «Peut-être un mal pour un bien, selon Jean-Luc Mossier. Moins de fonds nous a permis de nous concentrer sur l’équilibre financier.» Un objectif atteint pour l’entreprise basée à Morges, qui emploie désormais une trentaine de personnes.

Un changement de philosophie qui laisse Jean-Pierre Rosat, fondateur de Cytion, un peu amer: «La crise de 2000 a constitué un vrai traumatisme. Depuis, les têtes brûlées ont quasiment disparu. C’est un peu dommage. C’était beaucoup plus rigolo avant lorsque les gens flambaient. Aujourd’hui, les entrepreneurs pensent d’abord à la survie, les gens sont plus prudents, plus posés. Et il y a un effet pervers à cela: de nombreuses start-up végètent des années avec un ou deux salariés, faute d’investir dans leur développement. Finalement, ils se plantent au bout de cinq ans, au lieu de six mois. Ils perdent du temps. La correction après les années 2000 était nécessaire, mais là le balancier a glissé trop fort de l’autre côté. Les entrepreneurs et les investisseurs sont devenus trop frileux.»
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«Nous étions très confiants»

Jean-Pierre Buttet, SmartData

«Tous nos collaborateurs seront millionnaires dans douze mois.» En juillet 2000, Jean-Pierre Buttet, CEO et fondateur de SmartData, créait la polémique dans le magazine Bilan. Aujourd’hui, il en rigole: «Nous étions très confiants. Malheureusement cela ne s’est pas réalisé. Néanmoins, cela reste une période extraordinaire. Les entreprises étaient rachetées très rapidement, à des montants pas directement liés à leur rentabilité. Je regrette que cela ne soit plus possible. Aujourd’hui, il existe une certaine méfiance des financiers vis-à-vis des hautes technologies. La rentabilité est passée au premier plan devant l’innovation, alors qu’avant c’était l’inverse. Nous ne sommes pas parvenus à trouver un juste milieu.» SmartData n’est toutefois pas un échec. La petite entreprise, fondée en 2000, continue de vivre aujourd’hui, même si elle a dû s’adapter pour survivre. «Nous ne produisons plus nous-mêmes. Nous développons les technologies, puis nous déposons des brevets.» La compagnie a notamment un projet de télévision interactive pour les téléphones mobiles.«En 2003, nous avons proposé ce système à un grand groupe helvétique. Cela ne les intéressait pas. Aujourd’hui, ils font partie intégrante du projet Google TV qui est similaire», soupire Jean-Pierre Buttet. «Certains grands groupes préfèrent se développer seuls, plutôt que de s’appuyer sur des petites entreprises novatrices comme nous. Malgré nos brevets, nous ne pouvons pas lutter contre cela.»
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«Le facteur chance est important»

Jean-Pierre Rosat, serial-entrepreneur

Jean-Pierre Rosat est un serial-entrepreneur. Aleva Neurotherapeutics, l’entreprise qu’il développe actuellement, est sa huitième start-up. «Je suis un peu compulsif, rigole-t-il. Et puis surtout, lancer des entreprises est la seule chose que je sache faire.» En 1999, Jean-Pierre Rosat lance Cytion, une biotech qui permet d’automatiser la technique du «patch-clamp». Cette méthode permet d’isoler et d’étudier des portions de membranes cellulaires sur des micropuces en silice. Moins de deux ans plus tard, en 2001, Cytion est revendue 26 millions de francs à la firme américaine Molecular Devices. «Sur ce coup-là, les investisseurs ont fait un très bon chiffre», sourit Jean-Pierre Rosat. Néanmoins, le produit développé par Cytion n’arrivera jamais sur le marché. Durement touchée par une mauvaise conjoncture sur le marché de l’instrumentation médicale, Molecular Devices annonce le licenciement des 21 employés de Cytion en 2003.

A ce moment-là, Jean-Pierre Rosat a déjà le nez dans d’autres start-up,: Apoxis et PicoDrill, tout en participant à d’autres projets tel Diagnoplex. Souvent, la réussite est au rendez-vous et les entreprises, revendues depuis, sont pour la plupart toujours actives. «Il y a des sociétés qui ont mieux marché que d’autres. Il est vrai aussi que je n’ai jamais connu de faillite ou de catastrophe absolue.»

Comment expliquer une telle réussite? «Le facteur chance est important, répond modestement Jean-Pierre Rosat. Ensuite la roue tourne. Quand vous avez connu deux échecs, cela doit être extrêmement dur de se lancer à nouveau. A l’inverse, après deux succès, le troisième projet se révèle plus facile.»

Néanmoins, l’entrepreneur constate que les conditions sont devenues de plus en plus difficiles. «Avant 2000, les entrepreneurs et les financiers étaient un peu trop flambeurs. Maintenant, ils sont trop frileux. Les contrats sont devenus d’une brutalité folle. Pour un investissement de 10 millions, les capitaux-risqueurs peuvent vous demander de rembourser jusqu’à cinq fois la mise, avant que les fondateurs ne touchent un centime. Il y a quelques années, personne n’aurait accepté cela.»
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«Nous avons toujours voulu rester petits»

Marc-Antoine Scheurer et Vincent Kohler, Sente

En japonais, être «sente» signifie avoir l’initiative. C’est en 1994 que Marc-Antoine Scheurer et Vincent Kohler ont pris l’initiative de lancer Sente, l’une des premières start-up basées au Parc scientifique d’Ecublens (PSE). «Nous installer au PSE nous a permis d’avoir une très bonne visibilité, raconte Marc-Antoine Scheurer, de baigner dans une culture entrepreneuriale et de disposer d’un très bon accès Internet, ce qui restait rare à l’époque.»

Une condition sine qua non pour l’entreprise. En effet, Sente offre des services en ingénierie informatique et développe des logiciels pour diverses plateformes (Internet, Windows, Mac OS X, Unix). Pour se développer, les fondateurs font le choix rare pour l’époque de ne pas recourir à des capitaux-risqueurs. «Nous n’avons jamais recherché de financements externes, souligne Marc-Antoine Scheurer. Nous trouvions ça plus simple de s’autofinancer et puis nous avons toujours voulu rester petits, raisonnables, même lorsque le monde s’emballait.»

Néanmoins, comme les autres entreprises, Sente a du mal à survivre au ralentissement général de l’économie après 2001. «Nous avons traversé une grosse crise. Pour nous en sortir, nous avons dû évoluer. Le concept de départ qui était très lié à Internet a beaucoup changé.»

L’entreprise a ainsi développé de nombreux logiciels embarqués, ce qui n’était absolument pas prévu au départ, et s’intéresse désormais à l’iPhone et à l’iPad. «Notre connaissance du système d’exploitation et des outils de développement à la base de l’iPhone nous permettent de revendiquer quinze ans d’expérience dans ce domaine, même si ces appareils n’existent que depuis trois ans. Ce n’est pas par effet de mode ou par opportunisme que nous nous intéressons à ces produits d’Apple.»

Après une quinzaine d’années d’existence, Sente s’est forgé une solide réputation en Suisse romande qui lui permet de travailler avec des clients tels Kudelski, Logitech, Swissquote ou le CHUV. Elle emploie huit personnes, contre deux lors de sa fondation, et cherche à recruter de nouveaux collaborateurs. «L’important pour réussir est de toujours rester proche du marché, estime Marc-Antoine Scheurer.
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«Une période un peu folle»

Jean-Christophe Leroy, R&ED

En 1996, Jean-Christophe Leroy lance R&ED, une dotcom spécialisée dans l’échange de données entre opticiens, via Internet. «A l’époque, notre technologie était très novatrice, souligne l’entrepreneur. J’ai démarré sur des fonds propres — un prêt étudiant — avant de lever 250 000 francs, puis 1,5 million en 1999 par la vente de 20% de la société à un capital-risqueur. C’était une période un peu folle. Nous avons signé des contrats portant sur des dizaines de milliers d’opticiens. A l’époque, tout le monde voulait réinventer le business.»

A son apogée, R&ED emploie une trentaine de personnes. Puis la crise conduit l’entreprise au dépôt de bilan. Un échec? «Oui et non, répond Jean-Christophe Leroy en souriant. D’un point de vue financier, l’aventure n’est évidemment pas positive. D’un point de vue personnel, j’ai accumulé quinze ans d’expérience en cinq ans. Par ailleurs, l’approche que nous avions développée est depuis devenue un standard. Nous avons révolutionné le marché. En ce sens, les années 1990 ont posé les fondations du business actuel.»

De quoi stimuler l’envie de se jeter à nouveau à l’eau. Après la mort de R&ED, Jean-Christophe Leroy crée Spicetech, dans le consulting en télécoms.

«Pour cette deuxième expérience, j’ai choisi de n’embaucher personne, afin d’effacer l’ardoise (500 000 francs, ndlr) laissée par R&ED. Le chiffre d’affaires de Spicetech a très vite augmenté et je l’ai revendue.»

Aujourd’hui, Jean-Christophe Leroy est directeur financier du groupe Berdoz Optic et regarde le développement des nouvelles start-up d’un œil bienveillant: «Faire confiance à une petite société, c’est prendre un risque. Actuellement, les financiers limitent le danger, en tout cas en ce qui concerne les nouvelles technologies, et donc la croissance des petites structures. Cela restera comme ça jusqu’à ce qu’une nouvelle pépite réinvente le business.
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Une version de cet article est parue dans PME Magazine.