Dans sa dernière livraison, Le Monde du Renseignement fait état d’un rapport français évoquant d’étranges relations entre la centrale américaine NSA et le géant du logiciel.
C’est une bombe que vient de lâcher Le Monde du Renseignement. Si les informations du bimensuel sont fondées, même partiellement, ce qui ne sera pas facile à démontrer, l’affaire devrait connaître un retentissement sans précédent dans les chancelleries.
Grossièrement résumé, le périodique français affirme que Microsoft travaille main dans la main avec la National Security Agency (NSA), gigantesque et très discrète centrale américaine d’espionnage qui emploie 100’000 personnes de par le monde et qui dispose d’un budget de plusieurs milliards de dollars.
La NSA est officiellement chargée de crypter les communications des services fédéraux américains, mais surtout, elle a pour tâche d’intercepter la totalité des messages qui pourraient théoriquement nuire aux Etats-Unis – autrement dit, l’ensemble des communications qui circulent sur la planète.
Dans son édition parue vendredi, Le Monde du Renseignement affirme avoir eu accès à un rapport interne du ministère français de la Défense, plus précisément de la Délégation aux affaires stratégiques (DAS), mettant en cause Microsoft.
Ce rapport fait référence à des programmes espions (back-doors, soit des formules mathématiques de décryptage) qui seraient intégrés dans des logiciels vendus par Microsoft. Il évoque par ailleurs des «rumeurs insistantes» selon lesquelles des employés de la NSA travailleraient au sein des équipes de développement du géant du logiciel.
De plus, toujours selon le rapport, la création de Microsoft à la fin des années 70 aurait été encouragée financièrement et stratégiquement par la centrale américaine de renseignement. C’est elle qui aurait imposé l’usage du système d’exploitation MS-DOS à IBM, permettant ainsi à Microsoft de devenir incontournable dans le secteur de l’informatique domestique.
De manière inattendue, les auteurs du rapport font preuve d’une certaine compréhension à l’égard des techniques attribuées à la NSA: «Que ferions-nous si nous disposions d’une société mondiale aussi performante que Microsoft?», rapporte Le Monde du Renseignement.
Si elle s’avère fondée, cette affaire devrait déclencher une nouvelle agitation dans les services européens de renseignement. En avril 1998, un ouvrage néo-zélandais avait déjà provoqué des remous en dévoilant les secrets du système Echelon grâce auquel la NSA est en mesure d’intercepter la totalité des e-mails, fax et conversations téléphoniques en provenance ou à destination de l’Europe.
