LATITUDES

Le vélo électrique “couteau suisse”

Deux entrepreneurs genevois lancent Voltitude: un vélo urbain, sans permis ni plaque, facile à ranger. Présentation.

C’est ce que l’on peut appeler un secteur encombré: depuis plusieurs mois, on ne compte plus le nombre de nouvelles bicyclettes à assistance électrique lancées autour du globe (on articule le chiffre astronomique de 25 millions d’unités par an, soit la moitié de la production mondiale de voitures…). Pas étonnant: à la fois pratiques et écolos, ces engins s’installent peu à peu comme le moyen de transport privilégié d’une nouvelle tranche d’urbains actifs.

Dans ce contexte, l’entrepreneur genevois Eric Collombin et son père André-Marcel, ingénieur de profession, ont décidé de créer un vélo faisant penser à un gros couteau suisse, électrique et pliable en un simple mouvement, baptisé tadalafil 900 mg 30 ml (fusion de «volt» et «attitude»). Avec cette réflexion de départ résumée par Eric Collombin: «Les citadins sont très demandeurs de solutions pratiques, individuelles et écologiques pour s’affranchir des déplacements en voiture ou en scooter. Toutefois, le vélo électrique souffre de deux défauts majeurs: il est lourd et encombrant, ce qui impose trop souvent de le laisser sur la voie publique où il est exposé au vol, au vandalisme et à la dégradation par les intempéries.»

Les deux hommes ont donc décidé de mettre au point, avec le soutien de l’Ecal et de la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD), un «hybride» entre un vélo électrique et un petit scooter, pesant une vingtaine de kilos. Une fois plié grâce à une poignée – servant aussi à son transport – il occupe un espace comparable à la moitié d’une machine à laver standard. «Nous avons travaillé près de cinq ans sur son mécanisme de pliage. Notre mantra était: avec une main, en une seconde, raconte l’entrepreneur de 42 ans. En ville, on se déplace souvent avec un sac, il était donc important de pouvoir plier ou déplier son vélo de l’autre main, sans devoir poser son sac au sol.»

Valise sur roulettes. L’objet, qui se recharge en quelques heures sur une prise de secteur classique et dispose d’une autonomie d’environ 40 km, tient debout tout seul et reste «roulant» en position pliée. On peut donc l’emmener à côté de soi comme une valise sur roulettes, un bouton permet même de le faire avancer électriquement à la vitesse d’un homme au pas. Et, comme tous les vélos dont l’assistance électrique ne dépasse pas 250 watts et plafonne à 25 km/h, le Voltitude ne nécessite ni plaque ni permis (au delà de ces valeurs on entre, selon les lois suisse et européenne, dans la catégorie des cyclomoteurs, avec les contraintes qui y sont associées: permis, casque, plaque, assurances, etc.).

Une première série de cent véhicules devrait être livrée dans le courant de l’année, avant de passer à 1000 unités dès 2012. «Ce chiffre devra peut-être être reconsidéré puisque nous avons enregistré plus de 500 précommandes durant le seul mois de mars», se réjouit Eric Collombin, qui recherche encore quelques acheteurs prêts à jouer le rôle de «pionniers» et à participer, par leurs conseils, à la mise au point du modèle définitif. Le prix, enfin, devrait se situer entre 4000 et 5000 francs, ce qui reste «comparable aux vélos électriques suisses de qualité».

Père et fils ont de quoi se réjouir: alors que les routes deviennent toujours plus encombrées et que le prix de l’essence ne cesse d’augmenter, les perspectives pour le secteur se montrent réjouissantes. A en croire Vincent Ebiner, responsable d’Easycycle, l’un des principaux revendeurs de vélos électriques en Suisse romande, le boom que connaît la branche depuis quelques années n’est pas près de s’essouffler: «Nous observons beaucoup de foyers dont le budget automobile explose, qui décident de revendre leur deuxième voiture et investissent dans un vélo électrique pour aller au travail. Il faut savoir qu’un tiers des trajets en voiture effectués en Suisse font moins de 5 km, ce qui donne une marge de progression énorme si les gens changent de mentalité.»
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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo.