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L’application qui donne du caractère au smartphone

Une start-up lausannoise a lancé un moyen de personnaliser les messages électroniques en leur donnant un aspect manuscrit.

Donner un aspect fait main aux messages envoyés depuis son smartphone. C’est l’idée de la nouvelle application Fontself, lancée fin novembre par la start-up lausannoise éponyme. «Nous voulons offrir la possibilité de personnaliser les messages et de les rendre plus fun, explique Franz Hoffman, graphiste formé à l’Ecal et cofondateur de Fontself avec l’informaticien Marc Escher. Il s’agit de produire une expérience de lecture plus proche de celle d’un petit mot écrit à la main.»

Disponible dans un premier temps sur iPhone et iPod Touch, l’application contient aujourd’hui une trentaine de polices d’écriture exotiques, très colorées, dessinées par des illustrateurs, graffeurs et calligraphes. L’utilisateur peut composer un message puis l’exporter sur e-mail, Twitter ou Facebook. Une mise à jour payante (2 francs) donne accès aux messageries iPhone (iMessage), WhatsApp et Instagram. «Ce n’est qu’une version initiale, souligne l’entrepreneur de 34 ans, qui collabore avec cinq autres personnes sur le projet. Nous comptons ajouter des alphabets originaux et, à plus long terme, permettre de créer sa propre police.»

Fondée en 2008 à Renens, Fontself n’en est pas à son coup d’essai. Soutenue à ses débuts par le prestigieux fonds d’investissement Index Ventures, qui a aussi parié sur Skype, la startup vaudoise avait déjà lancé une série de services en ligne, disponibles sur Facebook, MySpace ou Yahoo! Mail. Les internautes pouvaient choisir des caractères ludiques, créer des smileys et même scanner leur écriture manuelle pour la transformer en véritable police.

«Des difficultés rencontrées dans la distribution de nos produits sur internet, notamment la fin de notre partenariat avec Yahoo!, nous ont amenés à repenser entièrement notre stratégie. Nous avons retiré tous nos services en ligne pour nous concentrer exclusivement sur le mobile.»

Ce choix n’est pas un hasard, la typographie mobile formant un marché encore largement inoccupé. Sur iPhone, les milliards de messages échangés quotidiennement dans le monde s’affichent à l’heure actuelle en une seule et unique police: Helvetica, conçue en 1957 dans la banlieue de Bâle par le typographe Max Miedinger et choisie par Steve Jobs pour l’appareil Apple — des décennies après son adoption par les CFF. «Je suis fasciné par le fait qu’aujourd’hui tout le monde utilise Helvetica, commente François Rappo, professeur de typographie à l’Ecal. Cette tendance à l’uniformisation est en soi un phénomène intéressant.»

Fontself se positionne donc à contre-courant. «Nous proposons des alphabets qui sortent de l’ordinaire, destinés en particulier à des messages envoyés lors d’occasions spéciales, comme les anniversaires et les fêtes de fin d’année», poursuit Franz Hoffman.
Au-delà de ces utilisations ponctuelles, les personnalisations offertes par Fontself ne sont pas forcément recherchées aujourd’hui par les usagers, estime François Rappo: «Paradoxalement, la plupart des gens aiment se servir d’une même police neutre et fonctionnelle au travers des différentes applications, que ce soit sur leur smartphone, tablette ou ordinateur.»

«Notre expérience sur internet montre qu’il existe une forte demande pour des typographies plus fun de la part d’un public plutôt féminin, toutes tranches d’âge confondues, conteste Franz Hoffman. Bien que notre premier marché reste les Etats-Unis, nous avons aussi relevé un intérêt prononcé dans les pays possédant des cultures très colorées, comme l’Inde, le Brésil ou l’Indonésie.» Pour distribuer Fontself le plus largement possible, l’entrepreneur compte s’appuyer sur de multiples applications iPhone, comme des réseaux sociaux et albums photos, qui pourraient intégrer les polices lausannoises sous forme d’option.
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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo.