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USM, la vie modulaire

Longtemps, leur connotation professionnelle les réservait aux bureaux. Aujourd’hui, les meubles de rangement USM séduisent également les particuliers grâce à leurs couleurs, leur dessin net et leurs déclinaisons multiples.

L’architecte bernois Fritz Haller s’en est allé l’automne dernier à l’âge de 88 ans. Il laisse derrière lui son concept immortel de meubles USM Haller. Visionnaire, Fritz Haller rêvait d’un monde globalisé, flexible et modulable. Il imaginait habitations, usines et mêmes villes fabriquées à base d’éléments à connecter les uns aux autres selon les besoins du moment.

Lorsque Paul Schärer le mandate en 1963 pour construire les nouveaux locaux de sa serrurerie industrielle à Münsingen (BE), il a l’occasion de mettre en œuvre son projet. Il réalise un assemblage de modules architecturaux pouvant se décliner à l’infini. Dans un deuxième temps, les deux hommes ont l’idée d’équiper l’entreprise d’un mobilier qui suit les mêmes principes. Quelques articles de presse et une commande de la Banque Rothschild, qui souhaite le même agencement, transforment presque par hasard la serrurerie USM (pour Ulrich Schärer Münsingen) en fabricant de meubles en acier.

Consacré par le MoMA de New York qui l’a fait entrer dans sa collection, reconnu depuis 1988 comme «œuvre d’art appliqué» protégée par le droit d’auteur, visible aussi bien à la Bibliothèque nationale de France que dans les salles d’attente des dentistes, dans les agences de communication que les administrations publiques, le système se met aussi à coloniser les intérieurs des particuliers. Une omniprésence propre à énerver un collègue du Tages Anzeiger qui se plaignait dans son article «Wir sind alle USM» (nous sommes tous des USM) qu’on ne lui propose rien d’autre dans les magasins de design…

Un tel degré de consensus découle des nombreuses qualités du système, à la fois intemporelles et parfaitement adaptées à l’époque. L’aspect modulaire bien sûr: «Ce sont des meubles qui ne sont jamais vraiment terminés. On a toujours la possibilité de les étendre et de les reconfigurer», note Jean-Marie Houlmann, responsable de vente chez Teo Jakob à Carouge (GE). Ainsi, on n’achète pas un meuble USM, mais une série de composants, qui peuvent servir à assembler qui une bibliothèque, qui une crédence, qui une commode, ou un peu des trois. Tout cela à des prix nettement moins élevés que le sur mesure et dans une qualité souvent meilleure que le bois.

L’autre avantage du mobilier bernois, c’est sa durabilité. Fritz Haller le décrivait comme «éternel». Une promesse tenue jusqu’ici puisque les premiers acheteurs peuvent toujours remplacer des charnières fatiguées, ou ajouter des modules à leur meuble. Les seules innovations que la marque s’autorise, ce sont les couleurs. Traitées en blocs, elles s’accordent avec la tendance de ces dernières années pour les déclinaisons de Pantone tout en affirmant la filiation Bauhaus de ce concept fonctionnel.

Enfin, le succès des meubles USM chez les particuliers s’explique peut-être par la porosité toujours plus grande entre vie professionnelle et vie privée. Aujourd’hui, la maison fait souvent aussi office de bureau.
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Chacun son USM

Ceux qui craquent pour l’aspect pratique du meuble, mais restent un peu dubitatifs devant son aspect industriel, plébisciteront certainement les modèles les plus colorés. Aujourd’hui USM se décline en vert, en jaune ou encore en grenat. Sur son site, le fabricant propose un configurateur, permettant de planifier interactivement les meubles et de participer à la personnalisation de ce concept à la fois standard et multiple.
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