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Yooture, une app qui permet de trouver le job de ses rêves

Le concept de cette nouvelle plateforme suisse fonctionne sur le principe du «matching» entre candidats et employeurs. Un Tinder de l’emploi basé sur des algorithmes intelligents développés par trois anciens cadres d’UBS.

Selfiejobs fonctionne un peu comme la plateforme Tinder, bien connue des ados. Sauf qu’au lieu d’accélérer les rencontres, cette application cible emploi. Lancée il y a un peu moins d’une année, la plateforme suédoise permet aux candidats de montrer leur intérêt pour une des annonces qui défilent en glissant leur doigt vers la droite de l’écran de leur smartphone. De la même manière, les employeurs valident ou non les candidats, qui se présentent via une photo ou une courte vidéo. En cas de «match» (validation réciproque), ils sont mis en relation.

L’application suisse tadalafil 5mg cialis fonctionne elle aussi selon le principe du «matching», mais utilise une technologie nettement plus avancée. Une fois téléchargée, elle demande à l’utilisateur de renseigner ses compétences et expériences professionnelles mais aussi ses intérêts personnels ou ses hobbies, en connectant éventuellement l’app à son compte LinkedIn ou Xing.

«Une multitude de dimensions sont prises en compte par nos algorithmes pour déterminer si un emploi ou un candidat est approprié ou non pour nos utilisateurs, explique Martin Scherrer, cofondateur de Yooture. Un des idées-phares développées pour notre application concerne notamment le concept de ‘passion job’. Si un chef de projet employé dans le secteur financier indique aimer faire du ski ou de la randonnée en haute montagne, l’application va essayer de lui proposer des emplois qui soient en lien avec cette passion, par exemple au sein d’une entreprise spécialisée dans les vêtements et accessoires de sport.»

10’000 téléchargements

Loin de s’adresser uniquement aux chômeurs, l’application vise aussi les personnes déjà au bénéfice d’un contrat de travail. «La recherche latente a gagné en importance ces dernières années grâce aux nouveaux moyens techniques, remarque Etienne Besson, conseiller RH et spécialiste des médias sociaux basé à Zurich. Il y a quinze ou vingt ans, les employeurs se concentraient sur les personnes activement à la recherche d’un emploi, en essayant de temps en temps d’interpeller une personne intéressante via un chasseur de têtes.»

Cette situation est d’ailleurs à l’origine de la start-up Yooture, fondée par Claudio Lehmann Martin Scherrer et Dominik Bartholdi, tous trois anciens d’UBS. «L’idée nous est venue autour d’un déjeuner en avril 2013, raconte Martin Scherrer. Je commençais à en avoir assez de travailler dans une banque et j’avais envie de passer à autre chose. Claudio m’a dit en rigolant qu’il avait peut-être une idée qui correspondait à ma situation actuelle…»

Après quelques jours de réflexion, les deux futurs associés donnent leur démission pour se lancer dans cette aventure entrepreneuriale. Rapidement rejoints par Dominik Bartholdi, l’équipe affine durant quelques mois son concept et étudie sa faisabilité. «Le plus gros défi était de mettre au point des algorithmes de matching suffisamment intelligents pour connecter candidats et employeurs en remplissant leurs exigences respectives, souligne Martin Scherrer. Comme nous n’avons rien vu de convainquant en terme de technologie existante, nous avons décidé de la développer nous-mêmes.» La start-up met alors au point son prototype.

Convaincre les entreprises

Au printemps 2015, l’application est mise en ligne, dans un premier temps uniquement pour les chercheurs d’emploi. Succès immédiat, puisqu’ elle engrange en seulement quelques mois plus de 10’000 téléchargements. Une base d’utilisateurs qui permet d’alimenter une autre particularité de l’app: la comparaison de l’attractivité de son profil par rapport aux autres utilisateurs. «Nous avons mis au point un système qui permet de lister les forces et faiblesses de chacun, précise Martin Scherrer. En regroupant les utilisateurs issus d’un secteur d’activité spécifique, nous pouvons analyser quels sont le niveau de langues ou de formation, ou les compétences les plus répondues. Cela permet à l’utilisateur de savoir ce qui rend son profil attractif et les points qu’il peut encore améliorer.»

Reste désormais à convaincre les entreprises à se jeter à l’eau. Martin Scherrer ne manque pas d’arguments: «Si je publie une annonce pour un poste assez générique dans un journal ou sur un site spécialisé, je vais obtenir 400 à 500 candidatures, dont 80% à 90% ne seront pas pertinentes, ce qui va générer énormément de travail. En passant par notre application, la société peut définir précisément le profil recherché, et nous lui proposerons dès la publication une vingtaine de candidats appropriés. L’employeur peut alors activement aller à leur rencontre.» Un principe d’active sourcing qui pourrait aussi s’avérer intéressant pour les entreprises ayant des difficultés à remplir un poste très spécifique, estime le cofondateur de Yooture.

Potentiel énorme

Lancée début octobre, l’interface destinée aux employeurs est actuellement testée par une vingtaine d’entreprises. Des grandes sociétés comme Swisscom mais aussi de nombreuses PME. Avec des résultats? «Nous venons d’engager une personne et sommes en discussions avancées avec un autre candidat, témoigne Michael Tscherter, managing partner chez Finalix, une PME de quarante employée spécialisée dans le conseil auprès de banques et de compagnies d’assurances de la région zurichoise.

Jusqu’ici, Michael Tscherter passait par des chasseurs de têtes ou des annonces sur le réseau social professionnel Xing, mais il est enthousiaste de ce nouveau système de recrutement: «C’est une solution que je recommande sans hésiter. Elle permet d’effectuer des recherches très ciblées. Je n’ai besoin que d’un dixième du temps requis par les autres méthodes de recrutement pour trouver un candidat adéquat.»

Ce type de plateforme peut-il convenir à l’ensemble des postes? «Yooture fonctionne particulièrement bien pour le profil que nous recherchons, soit des personnes avec 3 à 10 ans d’expérience professionnelle, répond le chef d’entreprise. Je pense que c’est un segment dans lequel les recruteurs ne pourront bientôt plus rivaliser, mais ils conserveront probablement leur intérêt pour le recrutement de cadres supérieurs.»

Demain, serons-nous tous recrutés par un logiciel? «Le potentiel est énorme, reconnait le conseiller RH Etienne Besson. Mais le danger avec ces applications serait de se limiter aux facteurs tangibles comme l’expérience, l’éducation ou les connaissances spécifiques. Il arrive régulièrement lors d’un entretien que l’on se retrouve en face d’un candidat sympathique, qui a toutes les compétences requises, mais qui ne sera par la bonne personne dans la configuration actuelle de son équipe.»

L’autre écueil à surmonter consisterait à un filtrage trop sévère effectué par la machine. «Si je cherche quelqu’un avec cinq années d’expérience en C++, une personne peut m’intéresser même en n’en ayant que deux ou trois années d’expérience. Elle a peut-être engrangé d’autres expériences, ou elle va se montrer convaincante durant l’entretien. Alors qu’une machine répondra simplement par oui ou par non si on lui pose une telle exigence, remarque l’expert. D’où l’intérêt de solutions qui permettent d’analyser la compatibilité d’un candidat à la culture d’entreprise. «C’est le point que je trouve le plus intéressant avec Yooture. Je ne sais pas comment c’est possible, je serais très curieux de savoir comment cela fonctionne.»

Pour les développeurs de Yooture, les prochaines étapes vont consister à affiner l’interface utilisateur en se basant sur les retours des premiers utilisateurs. Le lancement d’une version Android est également fixé au programme de ces prochaines semaines. Quant au modèle économique, il est encore en discussion. «Ce qui est certain, c’est que nous n’allons pas vendre l’application mobile. Son téléchargement et son usage par les personnes à la recherche d’un emploi sont destinés à rester gratuits, précise le cofondateur. L’idée est de demander une participation de la part des entreprises partenaires via une somme forfaitaire ou une rémunération suite à la prise de contacts avec des candidats appropriés.» La start-up réfléchit aussi à une expansion internationale. «Pour l’instant, notre objectif est de nous développer en Suisse. Mais tant du point de vue technologique que du modèle d’affaires, Yooture est un projet évolutif qui pourrait s’exporter sur d’autres marchés.»
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Une version de cet article est parue dans PME Magazine.