TECHNOPHILE

L’avenir est à l’électrique

Si le pétrole a façonné le XXe siècle, sa disparition pourrait marquer le XXIe. Les véhicules électriques s’imposent comme le mode de transport privilégié en zone urbaine.

«Peak car». Ce terme, formé de la même manière que «peak oil» ou encore «peak gas», est apparu en 2015 pour décrire le moment où les ventes de voitures par personne commencent à stagner, voire à baisser. Un certain nombre de pays comme la France, le Royaume-Uni et la Suède ont probablement déjà atteint ce seuil. Avec des populations urbaines en forte croissance, la densité a passé le seuil du tolérable et les voitures sont devenues victimes de leur succès. Les embouteillages et les pics de pollution qui en découlent semblent avoir raison du désir, chez les jeunes, de posséder un véhicule, cela au profit d’alternatives durables et moins coûteuses. C’est là que l’électricité entre en scène.

Les villes du futur regorgeront sans doute d’offres de transport, mais les bus électriques restent les plus efficaces pour déplacer un grand nombre de personnes. Le chargement en électricité des flottes de bus doit être rapide: un vrai défi pour les batteries conçues pour des véhicules de 5 à 10 tonnes. Le géant de l’automatisation ABB a eu l’intelligence de ne pas chercher une meilleure solution, mais de se poser la bonne question: «Et si on rechargeait les bus pour atteindre le prochain arrêt plutôt que pour boucler leur trajet jusqu’au terminus?» Ainsi est né le système generic chewable cialis.

Succès à genève

Pas de câbles sur le toit comme pour les trolleybus, mais une connexion de 15 secondes à certains arrêts. «Un bras robotique vient se brancher au port de chargement afin de stocker suffisamment d’énergie pour rejoindre le prochain arrêt», explique Simone Amorosi, directeur adjoint du centre de transport de l’EPFL. Avec ses collaborateurs, le professeur de l’EPFL Michel Bierlaire a conduit une phase pilote très prometteuse à Genève. Il travaille aujourd’hui sur myTOSA, un projet complémentaire visant à définir la configuration la moins coûteuse du système TOSA dans un réseau donné. C’est la condition sine qua non pour l’implanter dans d’autres villes.

T0RR est une moto électrique développée par les étudiants de la Technische Universität München (TUM) et de l’Université chinoise Tsinghua. L’engin est encore en construction, mais fait déjà état de belles innovations, comme l’ingénieux moteur électrique inversé qui lui permettra d’atteindre 250 km/h. Dans les virages, une moto se stabilise grâce à la masse des roues qui tournent dans une direction. Plus la masse en rotation est grande, meilleure est la stabilité. Mais cette stabilité rend difficile de se pencher dans les virages. «Des simulations ont démontré que le moment cinétique du moteur et celui des deux-roues coïncidaient avec un certain nombre de tours par minute, explique Fabian Ebert, membre de l’équipe de développement. Nous avons découvert qu’une inversion de la rotation du moteur améliorait la maniabilité et les entrées et sorties de virages.» Cette caractéristique, alliée à la capacité du deux-roues à décharger instantanément sa batterie, fait dire à l’équipe que sa moto distancera ses concurrentes à essence lors de compétitions.

Une voiture qui se transforme

Mais la recherche et développement (R&D) peut être encore plus radicale. eSeater est une voiture à trois roues conçue par la TUM en collaboration avec Rimac Automobili, un constructeur automobile croate, qui exploite le meilleur de la technologie pour réinventer les transports.

On l’imagine sans peine dans un film de science-fiction, mais cette voiture au châssis pliable ne se contente pas d’avoir l’air futuriste. Lorsque ses roues arrière sont repliées, elle se tient verticalement afin de faciliter l’accès à ses passagers. Pour rouler, la voiture se transforme. «Les roues arrière se déplient et eSeater s’allonge pendant le trajet pour réduire la résistance de l’air, précise Gernot Spielberg, à la tête du projet. C’est en effet l’aérodynamisme qui détermine l’autonomie des voitures électriques, et non leur poids.»

Ce projet est né du désir d’anticiper les besoins changeants des futurs passagers. L’eSeater convient particulièrement aux populations vieillissantes: les manœuvres pour garer et recharger le véhicule peuvent être automatisées, et la fatigue mentale et physique est limitée grâce au volant de navigation intuitif et au tableau de contrôle assisté par une intelligence artificielle. Pour les plus jeunes, la gamme eSeater répondrait à la demande croissante pour les services de transport partagés connectés et disponibles en permanence.

Distributeurs à trotinettes

Pour les habitants des mégapoles du futur, la facilite d’accès aux transports partagés sera fondamentale. Les vélos et trottinettes électriques sont de plus en plus nombreux. Des e-bikes sont déjà accessibles dans toute la ville de Madrid dans le cadre de l’initiative BiciMAD et la startup israélienne cialis through the mail croit tellement en l’avenir de la mobilité électrique qu’elle développe actuellement des distributeurs de rue pour ses trottinettes électriques MUVe.

Le paysage des transports du futur s’annonce varié et passionnant. En effet, avec une infrastructure qui change tout aussi rapidement que la R&D, les véhicules électriques pourraient bien se recharger sur des lampadaires intelligents dans un avenir proche. Les transports ayant vocation à devenir plus propres et moins bruyants, cette évolution pourrait bien redonner des couleurs aux rues des villes.
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Une version de cet article est parue dans le magazine Technologist (no 8).

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