TECHNOPHILE

La science de la bière

Le brassage est souvent considéré comme un art. Pour les chercheurs de BeerDeCoded, c’est une activité scientifique à part entière.

Une gorgée de bière contient des traces d’environ 500 microorganismes, selon cialis dosage sizes, une organisation qui étudie l’ADN du fameux breuvage. «Nous voulons créer un arbre génomique qui relie les bières selon leurs saveurs», explique Gianpaolo Rando, le responsable du projet basé à Renens. En extrayant le matériel génétique de la bière, on peut en identifier les ingrédients — comme la variété de levure — et les microbes issus de l’environnement de production.

Ces informations aideront les brasseurs artisanaux à comparer les nouvelles recettes aux anciennes et à en contrôler la qualité. «Nous avons été contactés par une grande brasserie souhaitant faire authentifier ses bières pour éviter la contrefaçon», indique Gianpaolo Rando. Ce biologiste italien veut impliquer le grand public dans le projet et partager toutes ses données. L’équipe centrale comprend quelques bénévoles, mais environ 200 personnes ont déjà participé au projet. «En suivant des instructions pas à pas, tout le monde est capable de travailler avec l’ADN», affirme Gianpaolo Rando. BeerDeCoded utilise des kits de la start-up britannique Bento Lab. Pas plus grands qu’une boîte à repas, ils contiennent néanmoins tout le matériel nécessaire à l’extraction et à la préparation de l’ADN, qui est ensuite envoyé à une société de séquençage. Afin de rendre l’analyse d’ADN plus accessible à l’industrie alimentaire et de simplifier les processus de contrôle qualité, Gianpaolo Rando a cofondé SwissDeCode, récemment sélectionnée par l’incubateur MassChallenge dans le cadre de son programme d’accélération de start-up.

Début 2015, BeerDeCoded a levé plus de 10’000 euros de financement participatif, qui lui ont permis d’analyser 96 bières de plus de 20 pays. L’équipe espère trouver une corrélation entre le goût des bières et leur ADN. Toutefois, comme l’explique Gianpaolo Rando, ces analyses ne tiennent pas compte du brassage, qui influe aussi sur le goût.

Hackuarium, le laboratoire qu’utilise BeerDeCoded, regorge d’équipements faits maison et d’appareils d’occasion, comme cet instrument qui pourrait servir à séparer et à quantifier les substances amères dans la bière, fait de briques de Lego, de câbles et de seringues en plastique. «Ce terrain de jeu pour scientifiques en herbe est ouvert à tous.» Et avec des dégustations de bières à la clé, BeerDeCoded ne devrait pas avoir de peine à trouver des participants.
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Une version de cet article est parue dans le magazine Technologist (no 9).

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