TECHNOPHILE

Enfants et smartphones: comment gérer

Plus de la moitié des jeunes Suisses de 6 à 13 ans possède un téléphone mobile (et passe une bonne partie de sa vie dessus). Pour les parents, le contrôle des accès numériques est devenu un enjeu central. Conseils et témoignages.

«On ne peut pas être toujours derrière eux: les jeunes doivent apprendre à se servir du numérique, surtout pour la gestion du temps.» C’est en constatant, impuissant, les heures que passaient ses filles à jouer sur leurs écrans que l’informaticien français Yann Mareschal a développé une solution. Son service baptisé «cialis generic mastercard» permet de définir un temps d’utilisation de l’appareil et d’analyser les sites pour voir s’ils sont adaptés. Il fonctionne sur iOS (iPhone/iPad) et Android et compte aujourd’hui près de 12’000 usagers dans le monde.

A Lausanne, Tess Sigrist en fait partie depuis un mois. Mère de Timothée, 11 ans et demi, et de Zoé, 13 ans, cette pharmacienne a cherché longtemps avant de trouver le bon système, suffisamment modulable, notamment pour pouvoir laisser l’accès à des applications dites «de secours», qui restent toujours accessibles. «Mes enfants ont des activités dans tout Lausanne, je leur ai laissé les TL, les CFF, Google Maps. Ils peuvent téléphoner et utiliser WhatsApp, indispensable moyen de communication actuel. Par contre je bloque le reste, dont l’accès aux jeux, à YouTube, Instagram ou à la navigation sur le Web.» Le système permet par ailleurs d’établir un créneau d’utilisation du smartphone dans la journée, cumulé à un crédit en temps. «Ils ont une heure par jour en semaine, seulement 30 minutes s’ils ont des tests importants pour l’école, et 1h30 le week-end, mais jamais avant 13h.» Cela permet d’instaurer un cadre. «Je travaille beaucoup et je suis donc peu à la maison, ce serait impossible à surveiller autrement.»

Plus de la moitié des jeunes suisses de 6-13 ans possède un smartphone (52% selon l’étude zurichoise JAMES*), et cette proportion ne cesse d’augmenter (elle est passée, en deux ans, de 79% à 97% chez les jeunes de 12 à 19 ans). Pour les parents, gérer l’usage du portable est devenu une préoccupation centrale, d’une part pour éviter que les enfants soient exposés à des contenus violents ou pornographiques, et d’autre part simplement pour éviter qu’ils passent des heures devant leur écran, au détriment d’activités scolaires, sportives ou sociales.

Les opérateurs, qui se réjouissent de l’évolution des pratiques, commencent à cibler directement la jeune clientèle, notamment Swisscom avec son Natel Easy Start destiné aux 7-18 ans. «Nous trouvons important de leur proposer des offres sur mesure, explique Christian Neuhaus, porte-parole. En parallèle, nous nous engageons pour une utilisation responsable et sûre.» Ce qui consiste à lier l’offre à un «sponsor», un membre de la famille âgé d’au moins 18 ans, qui charge chaque mois un crédit défini. Avec son offre Young, Salt propose une formule semblable. Aux parents de faire le reste.

*Menée en partenariat avec Swisscom, l’étude se base sur les réponses de plus de 1’000 jeunes de 12 à 19 ans de Suisse alémanique, romande et italienne. Les résultats ont été présentés le 30 octobre 2016.
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ENCADRES

Quelques outils de contrôle parental

Les systèmes de contrôle parental fonctionnent au moyen d’une application à installer sur l’appareil de l’enfant, et par l’intermédiaire d’une application de pilotage (ou d’un site web) pour le parent. Ils proposent la géolocalisation, la sélection des applications et des sites Internet autorisés, le blocage de sites jugés nuisibles et la délimitation du temps passé sur le Net ou sur les jeux. Exemples.

Parentsdanslesparages
Les paramètres du téléphone du jeune peuvent être gérés à distance depuis n’importe quel appareil et plusieurs smartphones ou tablettes peuvent être ainsi configurés. tadalafil order la délimitation d’un créneau et d’un crédit d’utilisation. Il permet une déconnexion immédiate et à distance d’une session enfant. Période d’essai d’un mois gratuit. Ensuite, deux possibilités d’abonnement: Zen pour 2.99€/mois, résiliable à tout moment, ou Eco pour 29€/an.

Qustodio
En plus des fonctions décrites ci-dessus, cet outil dispose d’un tableau de bord simple qui permet à l’adulte d’accéder à des statistiques sur la consommation de l’enfant (sites visités, fréquence et durée d’utilisation). Version gratuite: protection d’un appareil et fonctionnalités de base. Version premium: forfait petit (jusqu’à 5 appareils): 49.95 $/an, forfait moyen (jusqu’à 10 appareils): 87,95 $/an, forfait grand (jusqu’à 15 appareils): 125,95 $/an.

iChaper
Cette plateforme ajoute des fonctions de géolocalisation allant jusqu’à permettre de définir des zones sûres et des zones interdites à l’enfant. Bouton alarme en cas de danger qui appelle les urgences ou un contact défini en amont. 15 jours d’essai gratuits puis 19,90€ par an.

Xooloo
Il propose une solution pour enfants, Xooloo AppKids, avec une interface très ludique et sécurisée, et une pour adolescents, Xooloo Digital Coach, qui responsabilise l’ado dans l’utilisation de son appareil. Le parent doit télécharger sa propre application, Xooloo Parents, qui est mise en relation avec l’appareil de l’enfant. Pour un appareil, 2.99€/mois ou 29.99€/an.
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«S’intéresser à ce qu’ils font avec leur smartphone»

Trois recommandations de Monique Ryf, responsable régionale Suisse romande de Pro Juventute.

1. «Adoptez une attitude positive lors de l’éducation des enfants à l’usage des médias sociaux. Internet est avant tout une source d’information et de contenus positifs. Il s’agit d’accompagner les enfants vers une utilisation responsable de ces nouvelles possibilités. A chacun d’établir un lien de confiance, de discuter régulièrement avec les jeunes et de s’intéresser à ce qu’ils font avec leur smartphone.»

2. «Osez poser des limites… en montrant l’exemple! Vous êtes les parents et dans ce rôle, vous posez des limites en ce qui concerne le smartphone: ne pas l’utiliser à table, le laisser à un endroit précis le soir avant d’aller se coucher et ne pas l’emporter dans la chambre, limiter les heures passées sur des écrans d’une manière générale et sur le smartphone en particulier. Vous pouvez passer des accords avec les enfants et les réadapter au fur et à mesure.»

3. «Restez attentifs. Les dangers qui peuvent guetter les enfants via l’utilisation des nouveaux médias sont connus (cyberharcèlement, sexting, protection des données, etc.). Il est bon que les parents s’informent de manière générale. Mais ils doivent surtout rester attentifs aux changements qui pourraient se produire chez l’enfant: repli sur soi, perte de sommeil, isolement, agressivité peuvent être des signes que l’enfant subi des attaques via les médias sociaux. Il s’agit à ce moment d’établir rapidement un dialogue pour déceler les causes du changement et y mettre fin si possible.»
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Une version de cet article est parue dans le magazine L’Hebdo.