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Dans les coulisses d’Atelier Oï

En 25 ans, le studio de design jurassien a solidement établi sa réputation grâce à des créations destinées aux plus grands éditeurs et marques de luxe. Reportage exclusif dans ses locaux de La Neuveville.

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De la conception de meubles au dessin de bouteilles de parfum, en passant par la scénographie d’expositions et l’architecture, les trois fondateurs d’commander tadalafil 20mg que sont Armand Louis, Patrick Reymond et Aurel Aebi cultivent une approche transversale du design depuis 25 ans. «Cette pluridisciplinarité et notre travail en trio nous distinguent sûrement des autres designers, remarque Patrick Reymond. Nous ne nous sommes jamais spécialisés dans un domaine précis. Ce qui nous importe, c’est l’objet, la matière et l’espace à notre disposition.»

L’année 2016 marque un tournant pour le studio jurassien, qui a choisi de développer et valoriser des produits d’auteurs, signés Atelier Oï. Comme un retour aux sources. «Nous avions créé la lampe Allegro sous notre nom pour le Centre culturel suisse à Milan en 2006, rappelle Armand Louis. Elle a ensuite tapé dans l’œil de l’éditeur Foscarini. Aujourd’hui, nous voulons à nouveau montrer notre travail sous notre nom et valoriser notre méthode de création.»

Les trois designers ont donc mis sur pied une exposition monographique itinérante représentative de leurs années d’expérience. Elle compte des créations et collaborations uniques avec des artistes et manufactures nippons et sera présentée au Japon, puis au Brésil. «C’est pour nous l’occasion de montrer notre processus de création à l’étranger. Nous nous créons petit à petit des satellites, notamment au Japon pour parler d’Atelier Oï et de son savoir-faire. Il donnera naissance au label Oï Ashizawa.»

Un motel pour atelier

Les collaborations en Suisse et à l’international se poursuivent pour autant: «C’est en travaillant pour de grands noms que nous avons pu faire connaître notre travail à l’étranger, et nous tenons à maintenir ce lien avec les éditeurs.» Atelier Oï a récemment réalisé la boutique pop-up sur Bond Street à Londres de la célèbre marque allemande Rimowa. Elle vient compléter la longue liste de créations du trio: les lampes iconiques Allegro et Allegretto pour Foscarini, «objets nomades» pour Louis Vuitton, divers flacons pour Bulgari et tapis pour Ruckstuhl. De surprenantes scénographies — pour des musées à l’étranger et en Suisse comme le Musée Olympique à Lausanne ou celui de la Croix-Rouge à Genève — ont aussi été imaginées par le trio dans leur Moïtel de La Neuveville.

Depuis leurs débuts en 1991, les trois designers d’Atelier Oï n’ont jamais quitté La Neuveville. Ils se sont installés en 2009 dans un motel rebaptisé Moïtel, à quelques pas des rives du lac de Bienne. Ils ont gardé deux pièces et repensé la structure de l’établissement. «La séparation des chambres définit aujourd’hui les espaces de travail du Moïtel», explique Patrick Reymond. À l’étage, côté Nord, les projets en cours, développés par la trentaine d’employés de l’atelier, occupent chacun une niche pensée comme une vitrine. Un studio photo, un atelier de prototypage, une «matériauthèque», archive vivante des matériaux façonnés et réinterprétés par les designers, complètent les bureaux de ce bâtiment de 900 m², baignés de lumière, avec une vue imprenable. «Le Moïtel a été pensé pour montrer le processus de création de l’agence et toutes les étapes qui mènent à la réalisation de nos projets.»

Approche tactile

«Comme un cuisinier goûte et combine les saveurs, nous fonctionnons avec nos sens, souligne Patrick Reymond. Nous expérimentons une matière, nous cherchons à en comprendre les ingrédients, comment elle peut interagir avec une autre, ses possibilités et le savoir-faire qu’elle englobe pour concevoir un projet.» Manipuler les matériaux est une étape essentielle du processus de création des designers de La Neuveville. Comme pour la création du luxueux hamac de Louis Vuitton: l’agence cherchait à donner une dimension, du volume au cuir. C’est en manipulant des pâtes que l’idée de plier cette matière souple en «farfalle» (papillon) est née.

Atelier Oï s’est aussi rapproché du Japon ces derniers mois, et s’en est inspiré pour le développement de ses premières créations signées sous son nom, comme le mobile en papier «Honminoshi Garden». Cette installation poétique est le fruit d’une collaboration de l’agence avec les maîtres japonais de la ville de Mino, connus pour leur travail du papier «Honminoshi», d’une qualité rare.
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Une version de cet article est parue dans le magazine FLAT (no 1).

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