- Largeur.com - https://largeur.com -

Londres à ciel ouvert, pour s’aérer la tête

Depuis l’épidémie de fièvre aphteuse, la campagne anglaise est en quarantaine. Interdiction formelle d’aller s’y balader. Heureusement, la capitale offre aux promeneurs quantité d’espaces verts, pour la plupart ouverts au public.

A Londres, on peut entendre chanter les oiseaux, se baigner, faire de la barque et du roller sans quitter des yeux une bouche de métro. Plus de 170 kilomètres carrés de verdure, disent les guides.

Mais évidemment, cela reste une campagne conçue par les citadins, surtout dans les grands espaces autrefois royaux du Nord de la Tamise: les jonquilles du très smart parc de Saint-James sont plantées au garde-à-vous devant Buckingham Palace et les écureuils – qu’on n’a jamais connu aussi gonflés – font la manche devant les hommes d’affaire en pause de midi.

Mais au moins, on respire. Le dimanche, les Anglais font du sport dans les «common», ces espaces ouverts à tous qui se transforment dès le matin en terrain de foot. Je me souviens de ce dimanche dans une salle d’hôpital pleine d’hommes pâles et peu musclés, en cuissettes, les genoux tout crottés… Sportifs du dimanche.

L’autre jour, aux premiers rayons du soleil, je me suis amusée à marcher de High Street Kensington à Buckingham sans toucher l’asphalte. J’ai presque gagné, excepté le carrefour trop bétonneux de Hyde Park Corner. Une heure et quelque de marche, au cœur de Londres d’ouest en est.

J’ai suivi des yeux les cerfs volants de Hyde Park (on raconte que certains montent si hauts qu’ils brouillent le ballet des hélicos qui apportent le courrier royal). J’ai croisé les cavaliers hautains et rejoint la plèbe sur l’herbe en louant pour une livre un transat rayé vert et blanc. Fermer les yeux sous les platanes, les chênes anglais, les hêtres ou les marronniers d’Inde…

On se réjouit d’entendre les concerts, sur Saint-James, Regent’s Park, Parliament Hill ou Hyde Park, qui se souvient encore des Rolling Stones.

J’en connais qui ne cessent de se cultiver tout en s’aérant. Pour eux, il y a le fameux jardin botanique de Kew Garden, à l’ouest de Londres, une présentation encyclopédique et majestueuse de 40’000 plantes différentes. On y croise même des palmiers et il est permis de gambader sur les pelouses.

Pour les fous de faune, ce sera Regent’s Park. Tourner le dos aux façades en stucs et se rendre tout droit au zoo, au nord du parc, l’un des plus vieux du monde, mais moins fourni que celui de Zurich.

Je préfère flâner. Et pour retrouver un peu de terre accrochée à mes souliers, je traîne à Battersea Park, plus prolo que les jardins du nord. Ce grand parc au bord de la Tamise a été aménagé dans un quartier marécageux où le vice, dit-on, régnait sous toutes ses formes. Ça sent encore un peu le laisser-aller dans les allées, c’est tellement bon: un lac artificiel un peu trouble, des rochers, des jardins fouillis pleins de roses et de glycines.

Ici, on loue des vélos, un sport que snobent les parcs du nord, trop inquiets pour leur teint vert parfait.

——-
En plein air cet été à Londres:

A Finsbury Park: Neil Young and Crazy Horse, Gary Moore, The Gypsy King et autres, Finsbury Park, le 16 juin 2001;

«Jam in the Park» (Destiny’s Child, Courtney Pine et autres), le 17 juin 2001;

Mardi Gras 2001 (Steps, Björn Again, Bentley Rhythm Ace…), le 30 juin 2001.

«Route of the King» à Hyde Park: Beach Boys et Status Quo le 22 juillet; Tom Jones le 26 juillet; Sting, Jeff Beck et Nitin Sawhney les 28 et 29 juillet 2001 (le 28 est sold out).
Renseignements: (+44) 870 735 50 00.

——-
En plus…

Les Pet Shop Boys ont écrit leur comédie musicale, «Closer To Heaven», qu’ils jouent sur la scène d’un petit théâtre de Covent Garden. L’histoire d’un candide au pays de la drogue, du sexe et du rock’n’roll. Arts Theatre, 6-7 Great Newport Street, WC2.
Renseignements: (+44) 207 836 33 34.
Jusqu’au 15 septembre 2001.

«Giorgio Morandi», une rétrospective du peintre italien célèbre pour ses natures mortes lumineuses. Bonne nouvelle, c’est à la Tate Modern, pour tous ceux qui veulent célébrer la grandeur de la nouvelle architecture industrielle made in Switzerland.
Jusqu’au 12 août 2001.

——-
Et toujours…

«Bill Viola: Five Angels for the Millennium and Other New Works». Le vidéaste américain a choisi Londres pour présenter son nouveau travail sur les passions humaines. Bouleversant.
Galerie Anthony d’Offay, 9,23 et 24 Dering Street, jusqu’au 21 juillet 2001. Les œuvres antérieures de Bill Viola sont visibles sur le site du Musée d’art contemporain de San Fansisco

«Cléopâtre d’Egypte. De l’histoire au mythe», British Museum, Londres, jusqu’au 26 août 2001.

«Bridget Jones’s Diary», un film de Sharon Maguire, avec Renée Zellweger dans le rôle de la «célibattante» londonienne, Hugh Grant dans celui de son prétendant, d’après les romans d’Helen Fielding. Pas un cinéma qui n’ait sa copie.

«My Fair Lady» revient dans une spectacle musical écrit par Alan Jay. Avec Martine McCutcheon dans le rôle d’Audrey Hepburn. Au National Theater, Lyttelton, jusqu’au 30 juin puis déménage au Drury Lane Theatre Royal pour des représentations jusqu’au 21 juillet 2001.
Réservations: (+44) 207 494 5454.