TECHNOPHILE

Ils devinent vos mots de passe!

Des psychologues britanniques ont analysé 1200 mots de passe. Leur conclusion: ces formules révèlent souvent davantage qu’elles ne dissimulent. Et vous, à quelle catégorie appartenez-vous?

Qu’il est curieux, le destin des mots de passe! Destinés à protéger l’accès aux données privées, ils sont devenus de véritables révélateurs de notre personnalité intime. C’est ce qui ressort d’une étude passionnante parue récemment.

J’ai contacté Helen Petrie, le professeur de l’Université du Hertfordshire qui a mené l’enquête. Elle m’a envoyé les résultats de ses recherches. Les voici en résumé.

Premier enseignement: les internautes ne sont vraiment pas des paranos de la sécurité. Leurs mots de passe sont de véritables incitations à venir butiner chez eux, tant ils sont banals, donc faciles à deviner.

Ce constat date de 1999 déjà. L’hébergeur français Multimania s’était alors fait pirater et la liste des 151’000 mots de passe de ses abonnés avait été publiée sur le web.

On disposait ainsi d’un échantillon inattendu permettant de dresser le premier cialis soft pills des mots de passe. En tête, de simples prénoms, puis des choix guidés par la facilité comme «123456», «abcdef», «azerty», etc.

O surprise, on ne trouvait dans cette liste quasiment aucun mot indéchiffrable. Et cela au mépris des règles élémentaires qui stipulent que les mots de passe «ne doivent pas se trouver dans le dictionnaire, doivent contenir un mélange de caractères alphabétiques et spéciaux et compter au moins 8 caractères».

Diverses voix estimaient à l’époque que ce fichier aurait mérité une étude plus poussée de la part de sociologues ou de psychologues. Leur voeu est donc aujourd’hui exaucé. L’équipe du professeur Helen Petrie vient d’analyser les passwords de 1200 salariés de 30 entreprises utilisés pour leur messagerie.

Les choix de mots de passe ne diffèrent guère de part et d’autre de la Manche. Les résultats de l’cialis online vipps viennent confirmer les tendances qui se dégageaient de la liste piratée de Multimania.

L’équipe de Helen Petrie – psychologue des nouvelles technologies, spécialiste des interactions entre l’homme et l’ordinateur – dégage quatre catégories distinctes de personnes en fonction du choix de leur mot de passe. Les plus nombreux (47%) appartiennent au groupe des «familiaux», viennent ensuite les «fans» avec 32% suivis des «obsessionnels» (11%) et enfin, avec 9% seulement, les personnes soucieuses de la dimension sécuritaire, les «crypteurs».

Naïfs, les «familiaux» pensent pouvoir verrouiller l’accès à leur e-mail avec leur nom ou prénom et des variations de ceux-ci (55%), le prénom de leur enfant (20%), le surnom de leur partenaire (15%), le nom de leur animal de compagnie (6%) ou leur date de naissance (3%).

«Un regard circulaire sur le bureau d’un fan suffit parfois à le trahir», constate Helen Petrie. Selon le genre de photos que vous y découvrez, il n’y a plus de doute possible: vous avez devant vous un fan de sport (44%), de personnages de dessins animés (28%), de stars du cinéma (11%), de la TV (10%) ou d’autres célébrités (10%). Combien de David Beckham, Homer Simpson, Madonna, George Clooney gardiens d’e-mails!

Les «obsessionnels» utilisent des mots de passe qui révèlent leurs penchants sexuels («maîtresse» est utilisé dans 15% des cas, «fessée» dans 8% et «salope» dans 5% des cas). A noter: on ne compte pas que des hommes parmi leurs auteurs!

Seulement 9% des personnes interrogées se protègent en créant des formules qu’ils souhaiteraient incassables. La technique du mot de passe n’offre pourtant qu’un faible degré de sécurité, indiquent les professionels. La plupart des sésames peuvent être craqués en quelques minutes avec des logiciels spécialisés.

Et les chercheurs de conclure: «Inconsciemment, une majorité de personnes estiment que leur mot de passe doit, à lui seul, condenser l’essence de leur être. Le mot de passe est devenu une sorte de test de Rorschach du XXIe siècle.»