LATITUDES

Avant la Gay Pride: ce que vous avez écrit

Plus de 500 messages ont été envoyés dans notre débat sur le défilé gay qui aura lieu samedi à Sion. Un débat incandescent nourri de réflexions personnelles, de témoignages émouvants et de quelques tirs d’artillerie. Extraits choisis.

La polémique a commencé en février 2001. L’exécutif de la ville de Sion, estimant que la population ne voulait pas de Gay Pride, invitait les organisateurs à annuler leur manifestation. C’est à ce moment-là que Largeur.com a ouvert son tadalafil cialis 200mg. Et les messages sont arrivés par rafales.

Quand les ultraconservateurs du canton ont publié une pleine page dans le journal Le Nouvelliste pour traiter les homosexuels de criminels, le débat de Largeur.com a repris de plus belle. Il n’a pas faibli depuis.

Loin du consensus politiquement correct, ce débat a accueilli des interventions impulsives, haineuses, arbitraires, réfléchies et intimes. Il s’est développé de manière dynamique. Certains agents ont tempéré ou révisé leur jugement en y participant. Au total, plus de 500 messages ont été envoyés. Nous en avons sélectionné quelques uns.

Finalement, la Gay Pride aura bien lieu samedi à Sion. Son programme est accessible ici. Voici les extraits:

Sybemol, le 14 février à 14h58:

«Moi en tant que Valaisanne, j’aimerais juste dire qu’il ne faudrait quand même pas assimiler l’exécutif de la commune de Sion avec tous les Valaisans. Dans mon entourage, constitué essentiellement d’hétéros, je peux vous dire que tout le monde déplore la décision de la commune de Sion. Etant quelqu’un d’optimiste, je veux croire que la génération active actuelle (20-50 ans) du Valais commence à sortir un petit peu de cette attitude «catholique» qu’on nous a inculquée.»

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tadalafil raven 20mg, le 15 février à 21h24:

«La manifestation est un droit, la provocation telle qu’elle sera faite devrait être interdite. De plus le hasard veut que l’on choisisse, après Fribourg, une ville catholique où se trouve un évêché. Pour moi ce n’est que de la provocation.»

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Sahkti , le 15 février à 21h46:

«Une ville où il n’y aura aucune pression moralistrice acceptera sans discuter la Gay Pride, mais est-ce vraiment utile d’enfoncer des portes ouvertes? Ne vaut-il pas mieux justement essayer de convaincre les plus endurcis et donc se déplacer où ils se trouvent?»

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Quatre trois cinq zero, le 19 février à 19h32:

«Ce qui visiblement terroriserait le plus les citoyens respectueux serait de voir défiler dans une Gay Pride leurs collègues de travail, la fille sympa qu’ils ont rencontrée le samedi précédent, bref, des gens d’aspect totalement ordinaire.»

«C’est exactement ce qui se passe dans une Gay Pride, si on veut bien détacher le regard des quelques folles amoureuses de leur miroir, on y voit des gens d’une banalité totale.»

«Mais bien sûr, cela serait beaucoup trop traumatisant pour des personnes persuadées qu’un pédé ne s’habille qu’en vinyl, qu’il ne sait que pousser quelques petits cris suraigus, en exhibant son corps à tous les regards. On reproche l’exhibition mais on ne regarde que les exhibitionistes !»

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Maelle, le 20 février à 14h13:

«Le conseil exécutif de la ville de Sion et la population de Sion et environs ont le droit d’exprimer leur désaccord sur cette manifestation, et vous devez respecter ce droit.»

«Sous prétexte qu’ils ne sont pas d’accord avec vous et qu’ils ne veulent pas de Gay Pride dans leur ville ou leur canton, vous pratiquez, à leur égard, une intolérance qui frise l’intégrisme, alors que vous réclamez pour vous-même la liberté la plus totale.»

«Commencez par respecter les autres et acceptez leur point de vue. L’homosexualité ne fait de loin pas l’unanimité en Suisse, et plus spécialement en Valais.»

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Ronald, le 21 mars à 10h07:

«J’ai moi même plein d’amis homosexuels qui sont contre cette Gay Pride. A leur avis, cela donne une image plutôt négative du mouvement homosexuel. Ce n’est pas en imposant aux gens une manifestation de ce genre que les homos seront mieux acceptés. Il faut que les gens comprennent que les homos sont également des personnes sérieuses dans leur relations intimes. A mon avis, la Gay Pride montre tout le contraire.»

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Dominique Monnier, le 19 mars à 11h36:

«Concernant la Gay Pride, si des homosexuels veulent manifester, qu’ils le fassent, l’Etat se doit d’être le garant de toute forme de liberté, notamment de la liberté d’expression et de manifestation. Quant à savoir si la majorité de la communauté homosexuelle se sent véritablement représentée par cette manifestation, c’est une autre question, qui n’entre pas dans ce débat.»

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Paullausanne, le 23 mars à 08h40:

«Merci à tous, et surtout aux médias des autres cantons (Blick, Le Matin, qui a mené une campagne serrée pour les droits des gays). Merci aussi aux curés qui se sont révoltés contre des paroles d’un autre âge, même en se positionnant clairement contre leur évêque. Merci enfin à vous tous politiques, citoyens, et autres individus de quelque minorité que vous soyez d’avoir combattu pour des droits fondamentaux. Merci aux gays et à leurs ami(e)s et à leur famille qui vont maintenant prendre leurs responsabilités et venir défiler à Sion. J’y serai avec mon fils, 15 ans et homosexuel, pour lui montrer que cette société est prête à l’accueillir et l’autorisera à s’épanouir.»

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Kellyryan, le 11 avril à 16h59:

«Si vous vous sentez honteux et votre seul manière d’y faire face est un semblant de défilé sans vergogne, c’est votre problème à vous les gays. Nous, les gens «normaux», nous considérons votre état et vos moeurs comme une déviance. C’est contre la morale et contre l’ethique humaine. Ce mode de vie, s’il se répand à travers l’humanité et se généralise, signifiera la fin de l’humanité. Ou bien? Ne me dites pas que vous pouvez procréer des gays? Pourtant vous êtes de plus en plus nombreux…Non, vous faites ce que vous voulez sexuellement, si vous êtes heureux comme ça… mais j’en doute, voyant les statistiques! Mais n’attendez pas notre approbation.»

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Marquito, le 19 avril à 12h29:

«(Mon frère) a toujours été victime des autres parce qu’il est un peu efféminé, victime des allusions ou de moqueries, il s’est fait rejeter par son propre père aussi à cause de ça, a vécu une belle dépression suivie d’un dégout profond de la famille, il se fait encore remballer aujourd’hui au niveau professionnel, il doit dans certains cas mentir aux gens, cacher sa vraie nature.»

«Est-ce que tu aprécierais que l’on vienne juger ta personne sur ton intimité? Que l’on dise «regarde celui-là, il est entrain de rouler un patin à une fille qui à dix ans de moins que lui, quel pervers…», alors que cette fille t’aime et que tu l’aimes aussi? Difficile à imaginer car nous les hétéros on ne doit pas se cacher pour embrasser nos femmes. Mais en tous cas moi, le jour ou je devrai me cacher pour vivre mon amour, et bien ce ne sera pas une gay pride que je ferai, mais une distribution de baffes à tous ces hypocrites…»

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McGlenn, le 10 juin à 20h48:

«Ce qu’il faut avant tout c’est donner une image gratifiante des homos, montrer que nous sommes des gens normaux avec les comportements normaux et organiser des débats télévisés sur ce sujet.»