En cette fin d’été, une question tourmente la rédaction de Largeur.com. Comment les filles gèrent-elles leurs tailles basses? Entendons par là, comment assument-elles ce que laisse, volontairement ou non, voir leur pantalon taille basse?
Il ne s’agit pas de remettre en question la nudité du ventre ou du nombril, que l’on exhibe maintenant de manière conventionnelle, mais de s’interroger sur les dessous de ces demoiselles, qui soudain passent par-dessus la limite de la ceinture et abaissent d’autant les frontières de la décence.
Négligence ou provocation? C’est d’abord dans les classes, sur les terrasses et dans les bars que dépassent les culottes. Autrement dit, partout où les filles qui portent des tailles basses sont assises. Parce que cette position, qui tire encore un peu le pantalon vers le bas, rend carrément impossible la dissimulation du sous-vêtement. Les strings débordent également dans les boîtes de nuit, où les filles se dénudent plus volontiers et renoncent, l’air de rien, à réajuster leur tenue débraillée après la danse.
Mais de la salle de classe, où les ados négligentes en culottes Petit Bateau ne semblent pas même remarquer l’indécence de leur tenue, à la piste de danse, où les allumeuses n’ont plus besoin de prétexte pour laisser entrevoir leurs dessous sexy, l’attitude vis-à-vis de la taille basse n’est pas la même. La mode des années 2000 veut que l’on s’exhibe. Que les femmes soient moulées dans leurs vêtements, qu’elles trébuchent sur des talons aiguilles, qu’elles fassent briller des ceintures dorées sur une peau nue et bronzée. Bref, qu’elles provoquent, quitte à passer pour des pétasses.
Oui, mais des pétasses qui «assument leur féminité et s’en amusent», selon l’expression de Stéphane Bonvin, journaliste de mode au Temps.
Néanmoins, cette image de la femme-objet-qui-le-veut-bien, véhiculée par les médias, dépasse aussi largement la réalité, comme me l’ont confirmé les copines interrogées, tranche d’âge 25-30 ans. Entre le style «godiche battante et irrésistible» d’une Erin Brockovich et nos maladresses, il y a un fossé que nous tâchons d’éviter en corrigeant nos tenues. À nous entendre, aucune ne laisse dépasser son string volontairement, par esprit de provocation, et rares sont celles qui n’attachent pas d’importance à ce détail vestimentaire.
Les autres avouent être embarrassées par les contraintes de la taille basse et avoir recours à divers subterfuges pour se préserver de situations gênantes, comme celle que j’ai vécue le mois dernier et qu’en deux mots je vous relate ici:
Je rencontre un soir mon ex au Café des Bains. Conciliante, je vais le saluer. C’est alors que, prévenant, il me fait remarquer en le pointant du doigt: «Tu as vu, ton string dépasse…» Vengeance ou manque de tact?
Il reste donc aux filles qui portent des tailles basses mais n’en assument pas tout à fait l’indécence trois possibilités:
1. Logique: se procurer un string taille basse.
2. Pratique: replier le string actuel avec méthode ou le rouler comme une chaussette jusque sous les hanches (au risque de faire apparaître un petit bourrelet juste là où il n’est pas désiré).
3. Impudique: ne pas porter de string du tout.